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La force de la certitude en Abû Bakr

lundi 5 novembre 2001

As-tu vu l’attitude d’As-Siddîq (le très véridique) lorsqu’il reçut le Califat, après le retour du bien-aimé vers Dieu et lorsque des gens ont déclaré la rébellion, en voulant faire de la religion une affaire de chantage, sujette aux petits calculs, ou une négociation dans les bas marchés… Qu’a fait As-Siddîq ? Il s’est comporté comme un brave lion, défendant la tanière de l’Islam, avec tout ce qu’il possède comme force et fermeté.

Il ne défendait pas sa propre personne ; la foi est bien plus chère que soi-même. Il ne tenait pas non plus à son poste, car les postes, tôt ou tard, seront perdus. Mais la foi ne périt guère et les principes sont invariants.

Témoignons ici de ce magnifique spectacle où le dialogue se déroule entre As-Siddîq et Al-Fârûq [1] :

Abû Hurayrah a rapporté que lorsque le Messager d’Allah, paix et bénédiction de Dieu sur lui, fut mort, qu’Abû Bakr lui eut succédé et qu’un certain nombre d’Arabes eurent renié leur foi, `Umar dit à ’Abû Bakr : "Comment vas-tu combattre les gens alors que le Messager d’Allah a dit : "J’ai reçu l’ordre de combattre les gens jusqu’à ce qu’ils disent qu’il n’y a d’autre divinité qu’Allah. Celui qui a dit qu’il n’y avait d’autre divinité qu’Allah a rendu pour moi sa vie et sa fortune inviolables, sauf le cas où il est responsable d’après la loi. C’est à Allah qu’il appartiendra de régler son compte". ’Abû Bakr répondit : "Par Dieu, je ne cesserai de combattre ceux qui font une distinction entre la prière et l’aumône légale (déclarant que la prière est imposée aux musulmans par Dieu, et non l’aumône légale) ; car l’aumône légale est une obligation pour les biens (c.-à-d. le droit d’Allah sur nos biens comme la prière et le jeûne sont le droit d’Allah sur notre corps). Par Dieu, s’ils me refusaient un licou qu’ils livraient en impôt au Messager d’Allah, paix et bénédiction de Dieu sur lui, je les combattrais à cause de ce refus". `Umar Ibn Al-Khattâb dit : "par Allâh, dès que j’ai vu que Dieu Exalté Soit-Il a apaisé le cœur d’Abû Bakr par l’idée de combattre, j’ai su que telle était la vérité".

L’aumône (zakâh) est la sœur de la prière (salâh), elle ne peut s’en séparer. Toutes les deux sont des parties de l’Islam et sont du nombre de ses piliers. La prière, qui est une œuvre cultuelle pour le corps, est liée à l’aumône laquelle est une œuvre cultuelle relative à l’argent. Prière et Aumône constituent un pilier au sujet duquel l’Islam ne tolère la négligence.

Tu t’étonneras avec moi en admirant le style du Coran et sa grande majesté lorsqu’il les lie, en variant les styles à divers passages du Coran :

Tantôt, l’expression est au passé : " Ne peupleront les mosquées d’Allah que ceux qui ont cru en Allah et au Jour dernier, ont accompli la prière, ont payé l’aumône … " (9 :18), tantôt elle est au présent : " Les croyants et les croyantes sont alliés les uns des autres. Ils commandent le convenable, interdisent le blâmable accomplissent la prière, payent l’aumône et obéissent à Allah et à Son messager… " (9.71).

Dans un autre passage encore, l’impératif est employé : " Accomplissez la Prière, acquittez l’aumône et obéissez au messager, afin que vous ayez la miséricorde " (24 :56).

Une autre fois, ça sera par une tournure nominative : "… Le glorifient en elles matin et après- midi, * des hommes que ni le négoce, ni le troc ne distraient de l’invocation d’Allah, de l’accomplissement de la prière et de l’acquittement de l’aumône… " (24 : 36-37)

Dans d’autres versets encore, il s’agit d’un procédé descriptif : " Mais ceux d’entre eux qui sont enracinés dans la connaissance, ainsi que les croyants, (tous) ont foi à ce qu’on a fait descendre sur toi et à ce qu’on a fait descendre avant toi. Et quant à ceux qui accomplissent la prière, paient l’aumône et croient en Allah et au Jour dernier, ceux-là Nous leur donnerons une énorme récompense " (3 : 7).

O noble lecteur, ramène ton regard vers ces étoiles coraniques et contemple-les, puis retourne ton regard par deux fois, tu verras que la vérité de la foi constitue une unité indivisible. Commander le convenable et interdire la blâmable est intimement lié à l’accomplissement de la prière, l’acquittement de l’aumône et l’obéissance à Dieu et à Son Messager. Sache que cette religion constitue un " tout " dont les membres ne peuvent aucunement être séparés les uns des autres. C’est une entité qui n’admet aucun marchandage sur ses piliers. C’est un tout dont on ne peut amputer le moindre membre.

P.-S.

Chapitre 5 du livre Discours du Coeur de Cheikh `Abd Al-Hamîd Kishk, qu’Allâh lui fasse miséricorde.

Notes

[1Notre maître `Umar Ibn Al-Khattâb est appelé Al-Fârûq - celui qui sépare le vrai du faux.

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