Français | عربي | English

Accueil > Histoire > Grandes batailles de l’Islam > Le siège de Fushanj

Le siège de Fushanj

mardi 5 octobre 2010

JPEG - 19.2 ko
Amîr Tîmûr Lang - L’Emir Tamerlan

Le siège de Fushanj (ou Pushang), vieille cité située près de l’actuelle Ghurian dans la province d’Herat en Afghanistan, fut, en 1381, le premier succès militaire du grand conquérant mongol Tîmûr Lang, plus connu sous le nom de Tamerlan, dans le Khorassan, contrée située à cheval sur l’Afghanistan et l’Iran actuels. Cette victoire précéda de peu le siège d’Herat qui permit à Tamerlan de mettre la main sur tout le Khorassan.

La province d’Herat était gouvernée depuis le milieu du XIIIe siècle par la dynastie afghane des Kart. A leurs débuts, les Kart étaient des vassaux des Ilkhans mongols, mais après l’effondrement de l’empire ilkhanide au milieu du XIVe siècle, ceux-ci prirent leur indépendance.

Au début de sa carrière militaire, Tamerlan se frotta aux Kart lorsqu’il combattit leur roi Mu`izz Ad-Dîn Pîr Husayn lors de campagnes qui le menèrent dans le Khorassan. A la fin des années 1370, Tamerlan, véritable maître de la Transoxiane (Ouzbékistan actuel), semblait avoir décidé de restaurer l’empire mongol bâti par Gengis Khan et ses descendants. Ce projet nécessitait par conséquent l’annexion, à ses possessions, du Khorassan sur lequel régnait alors le roi Ghiyâth Ad-Dîn Pîr `Alî, fils de Mu`izz Ad-Dîn Pîr Husayn.

En 1379, Ghiyâth Ad-Dîn fut convoqué à venir assister à un rassemblement des vassaux de Tamerlan. Le souverain afghan, rusant, fit savoir qu’il répondrait favorablement à la convocation. Toutefois, il s’empressa de fortifier sa capitale Herat et de se préparer à un long siège, opposant ainsi implicitement une fin de non recevoir à la demande de Tamerlan, tout en s’attendant à des représailles de la part de ce dernier.

En 1380, Tamerlan nomma son jeune fils de quatorze ans, Mîrân Shâh, gouverneur du Khorassan. Le jeune garçon dirigea alors une brève campagne militaire contre les Kart, avant que son père ne reprît les rênes de l’armée en 1381. Quelques escarmouches préliminaires et l’armée de Tamerlan se mit en branle en direction de la cité fortifiée de Fushanj, située à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest d’Herat.

Fushanj était une place forte autonome, installée dans une vallée boisée, protégée par une grande muraille et une douve. Lorsque l’armée de Tamerlan arriva, une puissante garnison était prête à protéger la ville, qui disposait des vivres et des ravitaillements nécessaires pour tenir de longs mois.

Mais n’ayant pas l’intention de prolonger son siège, Tamerlan ordonna à ses hommes de prendre la ville d’assaut. La première étape consista à traverser la douve, à l’aide de planches et de radeaux. Cette étape fut suivie d’un duel d’archers entre les combattants mongols et la garnison afghane qui décochait ses flèches du haut des murs. Au cours de cet échange, Tamerlan fut touché à deux reprises par les projectiles.

Les archers mongols ayant réussi à prendre l’ascendant, l’assaut fut lancé. Des combattants mongols parvinrent à se hisser en haut des murs, tandis que d’autres parvinrent à submerger les gardiens des portes de Fushanj. Une fois les portes ouvertes, toute l’armée mongole s’engouffra dans la ville. La garnison kart fut entièrement massacrée et Fushanj fut méthodiquement saccagée, au point qu’elle disparut de la carte du Khorassan.

Le succès militaire de Fushanj eut un impact si terrible sur le moral des défenseurs d’Herat, que la capitale des Kart se rendit après un court siège, sonnant ainsi le glas de la dynastie afghane.

P.-S.

Source : Historyofwar.org.

Répondre à cet article



Suivre la vie du site RSS 2.0 | Plan du site | Espace privé | SPIP |
© islamophile.org 1998 - 2024. Tous droits réservés.

Toute reproduction interdite (y compris sur internet), sauf avec notre accord explicite. Usage personnel autorisé.
Les opinions exprimées sur le site islamophile.org sont celles de leurs auteurs. Exprimées dans diverses langues étrangères, ces opinions sont mises à la portée des lecteurs francophones par nos soins, à des fins d'information, de connaissance et de respect mutuels entre les différentes cultures et religions du monde.