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Le Jeûne

Le jeûne du Ramadân

samedi 10 novembre 2001

Dieu dit : "Le mois de Ramadân au cours duquel le Coran a été révélé comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement. Donc quiconque d’entre vous est présent en ce mois, qu’il le jeûne ! Et quiconque est malade ou en voyage, alors qu’il rattrape un nombre égal aux jours qu’il aura manqués. Dieu vous veut la facilité et non la difficulté afin que vous complétiez la durée du jeûne et que vous proclamiez la grandeur de Dieu pour vous avoir guidés, et afin que vous soyez reconnaissants !" [1]

A. Etapes du Jeûne

a) Première étape :

  1. Quand le Prophète arriva à Médine, il prit l’habitude de jeûner trois jours par mois ainsi que le jour de `Âshurâ’ [2]. Dans ces conditions, les Musulmans n’étaient pas obligés, à leur arrivée à Médine, de jeûner plus de trois jours par mois. Mu`âdh, Qatâdah et `Atâ’ affirment selon Ibn `Abbâs que ce sont ces trois jours qui sont exprimés par ce verset : "un nombre de jours déterminés" [3].
  2. Cependant les avis des commentateurs sont controversés. Certains considèrent qu’"un nombre de jours déterminés" est une allusion au Ramadân. Il est certain que ce désaccord n’exclut, en aucun cas, la nécessité de jeûner trois jours par mois.
  3. Pour expliquer le jeûne de `Âshurâ’, Ibn `Abbâs rapporte que lorsque le Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, arriva à Médine, il remarqua que les juifs observaient le jeûne ce jour-là. Il en demanda la raison. On lui répondit que c’était un jour mémorable : celui où Dieu sauva Moïse et son peuple de leurs ennemis. "Je suis plus digne de Moïse que vous", déclara alors le Prophète. Il jeûna ce jour-là et prescrivit aux musulmans de le jeûner. Il envoya un héraut annoncer dans la ville de Médine : "Que quiconque n’a pas encore mangé jeûne. Aujourd’hui, c’est le jour de `Âshurâ’."
  4. Le jeûne des trois jours fut aboli, quand le jeûne du Ramadân fut prescrit en l’an 2 de l’Hégire. Le Prophète - paix et bénédictions de Dieu sur lui - dit alors : "Le jeûne du mois de Ramadân abolit tout autre jeûne."
  5. On rapporte que `Â’ishah dit un jour : "Quand le Prophète arriva à Médine, il jeûna le jour de `Âshurâ’ et prescrivit aux musulmans de le jeûner. Quand le jeûne de Ramadân fut prescrit, il dit : "Vous êtes libres de jeûner le jour de `Âshurâ’ ou de ne pas l’observer."
  6. "

b) Deuxième étape :

Ibn Kathîr écrit : "Puis Dieu décréta l’obligation du jeûne du mois de Ramadân par ce verset : jusqu’à : "Quiconque d’entre vous est présent en ce mois, qu’il le jeûne !" [4]

Le malade et le voyageur peuvent, en vertu des deux premiers versets relatifs au jeûne, ne pas observer le jeûne du mois de Ramadân. En revanche, ils doivent jeûner un nombre de jours égal à celui qu’ils ont manqué, à leur guérison ou à la fin du voyage. Mais pour celui qui n’est ni malade ni en voyage, mais supporte le jeûne avec difficulté, celui-là a le choix de jeûner ou de ne pas jeûner. Dans ce dernier cas, il lui incombera un rachat : offrir deux repas à un pauvre pour chaque jour manqué." A cet effet, Mu`âdh rapporte : "Au début de l’islam, on était libre d’observer le jeûne ou non, quitte à le racheter par de la nourriture donnée à un pauvre, pour chaque jour manqué." Al-Bukhârî rapporte, lui aussi, à ce sujet plus d’un hadith. Tous s’accordent à dire que les Compagnons du Prophète, paix et bénédictions de Dieu sur lui, avaient d’abord le choix d’observer le jeûne ou pas.

Quant au troisième verset qui dit : "Le mois de Ramadân au cours duquel le Coran a été révélé comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement. Donc quiconque d’entre vous est présent en ce mois, qu’il le jeûne ! Et quiconque est malade ou en voyage, alors qu’il rattrape un nombre égal aux jours qu’il aura manqués. Dieu vous veut la facilité et non la difficulté afin que vous complétiez la durée du jeûne et que vous proclamiez la grandeur de Dieu pour vous avoir guidés, et afin que vous soyez reconnaissants !", il est clair que ce verset concerne également ceux qui supportent le jeûne avec difficulté.

Al-Bukhârî rapporte que, selon plusieurs Compagnons du Prophète, ce verset abroge les précédents et oblige ces gens à pratiquer le jeûne : "Quiconque verra ce mois devra le jeûner." Il n’y a donc plus de choix.

c) Troisième étape :

Elle traite du temps de l’abstinence et de celui de l’indulgence. Ceux qui jeûnaient étaient astreints à l’abstinence pendant la nuit et le jour. Quand l’homme avait fait sa prière de la tombée de la nuit (al-`ishâ), il devait s’abstenir de tout ce qui rompait le jeûne : nourriture, boisson et femmes. S’il lui advenait de dormir avant de faire cette dernière prière, il devait s’abstenir de tout ce qui rompait le jeûne jusqu’au coucher du Soleil du lendemain.

Ainsi la prière de la tombée de la nuit et le sommeil obligeaient l’homme à l’abstinence le reste de la nuit et le jour suivant jusqu’au coucher du soleil. Cela était pénible pour les premiers Musulmans. S’il arrivait à l’un d’eux de s’assoupir avant le iftâr (repas du soir pour la rupture du jeûne), il devait persévérer dans son jeûne jusqu’à la même heure du lendemain. On rapporte que Qays Ibn Sarmah Al-Ansârî avait passé la journée à travailler dans son champ. Il rentra chez lui à l’heure du iftâr. Sa femme se leva pour lui préparer son repas. Quand elle revint, elle le trouva profondément endormi. Quand il se réveilla, il s’abstint de manger. Mais vers midi, sa situation se dégrada et il s’évanouit. On informa le Prophète de cet incident. Dieu lui révéla ce verset : "On vous a permis, la nuit du jeûne, d’avoir des rapports avec vos femmes ; elles sont un vêtement pour vous et vous un vêtement pour elles. Dieu sait que vous aviez clandestinement des rapports avec vos femmes. Il vous a pardonné et vous a graciés. Cohabitez donc avec elles, maintenant, et cherchez ce que Dieu a prescrit en votre faveur ; mangez et buvez jusqu’à ce que se distingue, pour vous, le fil blanc de l’aube du fil noir de la nuit. Puis accomplissez le jeûne jusqu’à la nuit." [5]

B. Mérites du Jeûne

Le jeûne a un mérite privilégié auprès de Dieu par rapport aux autres actes de piété et de dévotion. Selon un hadith transcendant, Dieu dit : "La bonne action de l’homme est rétribuée de dix à sept cents fois sa valeur. Seul le jeûne M’appartient et c’est Moi qui le rétribuerai." Le Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, a dit : "Par Celui qui détient l’âme de Muhammad, l’haleine qui sort de la bouche du jeûneur est plus agréable à Dieu que l’odeur du musc."

C. Mérites du Ramadân

Le Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, a dit : "Quiconque jeûne le Ramadân en étant mû par la foi et la constance, voit tous ses péchés absous." Abû Hurayrah rapporte que le Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, a dit : "Quiconque rompt le jeûne, même pour un jour, sans raison légitime, ne peut le racheter par le jeûne de toute une année, quand bien même il la jeûnerait."

P.-S.

Ouvrage publié par le Conseil Supérieur des Affaires Islamiques d’Égypte, 1993. Quelques adaptations sont faites par Islamophile.org.

Notes

[1Sourate 2, la Vache, Al-Baqarah, verset 185. Ndlr

[2Dixième jour du premier mois du calendrier musulman. Ndlr

[3Sourate 2, la Vache, Al-Baqarah, verset 184. Ndlr

[4Sourate 2 intitulée la Vache, Al-Baqarah, versets 183 à 185. Ndlr

[5Sourate 2 intitulée la Vache, Al-Baqarah, verset 187. Ndlr

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