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En Compagnie de l’Élu

Introduction

mercredi 15 avril 2009

Louange à Dieu, Seigneur des mondes,
Lui qui ne s’ennuie d’être sans cesse sollicité et quémandé.
Gloire à Lui ! S’Il est quémandé, Il donne et exauce, et s’Il ne l’est pas, alors Il se courrouce.
Il donne le monde à qui le désire et ne le désire point, mais ne donne la foi qu’à qui la désire et la souhaite.
Il donne beaucoup à qui se contente de peu, mais pour les mécontents, c’est la privation assurée.
Il accorde la quiétude à qui accepte Son Jugement, mais pour qui le refuse, c’est l’inquiétude et le tourment.
Qui en appelle à autre que Lui est voué à la misère et à l’humiliation, et qui cherche grandeur auprès de Lui obtiendra la victoire et le triomphe.
Qui suit ses passions suit l’opinion d’un diable, et qui suit la guidance de Dieu, c’est vers la vérité qu’il accourt.
Nous Le louons, Exalté et Béni soit-Il, pour tout ce qu’Il nous donne et tout ce qu’Il nous prend.
Nous cherchons refuge auprès de la Lumière de Sa Noble Face contre toute souffrance et contre toute peine.
Nous lui quémandons la vie éternelle dans la Demeure de la Paix, sans faconde et sans tumulte.

J’atteste qu’il n’y a de dieu que Dieu, Seul, sans associé.
Il est le Maître, Il est le Roi ; à Lui le Royaume et vers Lui le retour.
Il décide ce qu’Il veut : point de discussion et point d’étonnement.
Il tient deux prises : la prise du Paradis pour Sa Miséricorde, et la prise de l’Enfer pour Son Courroux.
Par Sa Lumière, Il se maintient hors de l’appréhension de Ses créatures, et par la force de Sa Présence, Il leur est insaisissable.
Nous craignons Dieu et nous Le redoutons ; Nous plaçons en Lui notre espérance et Nous quémandons Son Agrément.
Son Pardon est attendu.
Nous aimons la piété et nous la souhaitons ; Nous détestons la corruption et nous l’évitons.
Cela suffit-il à atteindre le but ultime ?
Une question dans nos âmes que nous nous sommes posées, et un espoir dans nos cœurs que nous avons caressé.
Béni soit Celui Qui, s’Il le veut, octroie.

J’atteste que le Sceau des Messagers est Muhammad, fils de `Abd Allâh, fils de `Abd Al-Muttalib.
Lui qui a tenu les propos les plus éloquents, et qui a apporté les lois les plus justes, cependant qu’il n’a jamais su lire ni écrire.
Il est le signe des signes, le miracle des miracles, pour qui est doté d’un esprit sain.
Observe sa vie et regarde-là. Réfléchis avec ton cœur et médite-là. Tiens ! Voici un aperçu de sa biographie.
Le père meurt et point ne connaîtra. La mère le confie à une étrangère qui l’élèvera. Pas de tendresse ni d’amusement.
Un premier oncle qui le prend sous son aile et qui le fait grandir, un deuxième oncle qui deviendra le Lion de Dieu, et un troisième oncle voué à un Feu aux flammes ardentes.
Il a souhaité amener à l’islam celui qui l’a élevé, et a voulu guider celui qui l’a pris en inimitié.
Mais il n’a été exaucé ni pour l’un ni pour l’autre.
Une tendre épouse, de plusieurs années son aînée, avec qui il vivra dans l’amour et la paix,
Jusqu’à ce que subitement, la situation change :
Un message que les montagnes n’ont pu supporter, et un clan qui lui fera subir les pires horreurs.
Puis sa moitié le quitte pour une demeure en roseaux, au Paradis.
Elle qui lui a donné des filles et des fils, ces derniers lui ayant été repris par la main du Prodigueur.
Pas d’héritier, pas de frère, pas de soutien.
Que des chagrins, des douleurs, des mensonges de vilains. Une nuit qui ne se couche point,
Et un jour de combat qu’il prend pour compagnon.
Il n’a pas joui des plaisirs de la vie, ni n’en a obtenu ce qu’il y a souhaité.
La mort s’approche désormais de lui à grand pas.
Son lumineux visage a été inhumé, et son front florissant a été recouvert de linceuls,
Après une longue maladie et des souffrances prolongées.
Il n’a pas laissé de succession, mais une science que se sont transmises les générations,
Et une lumière qui s’est étendu sur tous les horizons.
Il a illuminé le chemin des croyants ; il les a aimés et leur a fait aimer leur Seigneur.
Les œuvres se sont diversifiées et c’est l’amour qui en est la cause.
Il est le Premier des Visages lumineux, le Sceau des Prophètes et des Messagers.
Ta face est une pleine lune et ta voix enchanteresse.
Suzerain de toutes les tribus et de toutes les parties, ô toi, si compatissant et si magnanime envers les croyants.
Les idées se bousculent mais les mots ne me suffisent pas :
Ô mon maître mon amour, mon modèle et mon intercesseur auprès de Dieu. Ma langueur est vive et mes larmes s’écoulent.
Mes yeux auront-ils l’insigne honneur de contempler ta face ? Mes lèvres auront-elles le bonheur de baiser tes pieds ?
Car les années passent et mon heure approche de sa fin.
Ô Seigneur, ô plus Généreux des quémandés, ô meilleur Recueil des espérances et des espoirs,
Bénis le Suzerain des Arabes et des non-Arabes,
Bénis ses Compagnons, sa Famille et leurs Successeurs, ainsi que tout ceux qui se réclament de lui,
Aussi longtemps qu’une étoile se lèvera et se couchera à l’horizon, ou qu’apparaîtra et disparaîtra un croissant de lune,
Et à chaque fois que se ploiera pour Toi un dos, dans une prière, ou qu’il se redressera.

L’une des plus grandes vertus qu’il faut avoir dans le cheminement vers Dieu est la fidélité : la fidélité envers celui par qui Dieu nous accorde Son bienfait, envers celui qui nous guide dans le droit chemin, nous extirpant des ténèbres vers la lumière. La fidélité doit revenir en premier lieu à celui, parmi nos maîtres, qui a été le premier à nous parler de Dieu – Exalté et Béni soit-Il – puis à nous guider vers la Porte de Son Agrément, en nous enseignant les préceptes et les piliers de l’islam.

L’importance de la fidélité est soulignée par la maxime arabe : « De qui m’enseigne une lettre, je deviens l’esclave », mais aussi par le propos du Messager de Dieu : « Lorsque Dieu réunira les créatures le Jour de la Résurrection, il questionnera l’un de Ses serviteurs auquel un autre de Ses serviteurs aura rendu quelque service ici-bas : « L’as-tu remercié ? – Oui, Seigneur, répondra le serviteur interrogé, j’ai su que c’est Toi qui a permis que ce service me soit rendu, alors je T’ai remercié. – Tu ne m’as pas remercié, répondra Dieu, car tu n’as pas remercié celui grâce à qui Je t’ai rendu ce service. » [1] Mais notre fidélité ne doit pas s’arrêter pas à notre maître direct. Elle doit s’étendre au contraire à ceux qui ont instruit et orienté notre propre maître. C’est pourquoi la coutume chez les Sheikhs est de parler à leurs disciples de leurs Sheikhs et des Sheikhs de leur Sheikhs, en manifestant toute la loyauté, le respect et la reconnaissance qui leur sont dus. L’une de leurs maximes les plus éloquentes énonce ainsi que : « C’est être un homme de science que d’attribuer l’énoncé d’une vérité scientifique à celui qui l’a dite », car c’est bien là une marque de fidélité. Tant que le serviteur s’attache à être fidèle, Dieu – Exalté et Béni soit-Il – accroît sa connaissance des actes méritoires et en fait une personne de mérite. Les Anciens disaient ainsi : « Ne reconnaissent le mérite des hommes de mérite que les hommes de mérite. »

Le serviteur gravit ainsi avec sa fidélité l’échelle de tous ceux qui ont permis que lui soit donné accès à la connaissance religieuse, à l’instar des grands juristes et des grands traditionnistes, jusqu’à ce qu’il parvienne aux Compagnons du Prophète, qui ont porté le flambeau après la mort de celui-ci et ont dépensé leur vie pour la sauvegarde et la transmission à leurs Successeurs de cette connaissance. Car ces hommes, c’est Dieu qui les a choisis pour être les ministres et les soutiens de Son Prophète ; c’est Lui qui la éduqués à la faveur de l’islam et qui en a fait de dignes Compagnons du Suzerain de la création, dont le mérite est universel et que Dieu a envoyé en tant que miséricorde pour les mondes.

L’obligation de loyauté envers le Suzerain de la création se manifeste via l’injonction divine de prier pour le Prophète, ce, bien que notre prière soit déjà accomplie. Ainsi, nous demandons à Dieu de le bénir, alors qu’Il est déjà entrain de le bénir, Lui et ses Anges. Notre prière a donc tout lieu d’être une injonction au souvenir de cet homme, de ses mérites, de sa lutte pour la diffusion de son message, des difficultés et des souffrances qu’il a dû endurer pour que ce message nous parvienne tel une voie vierge et pure, dont la nuit, lumineuse et splendide, est comme le jour.

Il y a quelques années, au mois de Ramadân, j’ai été inspiré par Dieu – Exalté et Béni soit-il – pour discourir après la prière des tarâwîh [2] sur la vie de notre maître Muhammad. Nous avons ainsi vécu trente veillées en sa compagnie, pendant lesquelles mes propos ont été enregistrés sur des supports audio-visuels. Plus tard, des frères m’ont demandé de publier un livre qui réunirait tous ces éléments biographiques, comme cela avait été fait pour mes interventions ramadanesques des années précédentes. J’ai donc sollicité l’aide de Dieu – Exalté et Béni soit-Il – et j’ai entrepris de coucher par écrit en les résumant au possible les propos que j’ai tenus. J’ai supprimé notamment tout ce qui ne touche pas au cœur du sujet, ce, afin que l’ouvrage final soit centré sur ce qu’il est indispensable de savoir et de méditer concernant le parcours du Suzerain de la création, jusqu’à l’achèvement complet et parfait de la transmission de l’ultime message, jusqu’à l’accomplissement du bienfait de Dieu envers la meilleure communauté suscitée parmi les hommes.

Je quémande à Dieu de m’aider, de me guider et de me montrer la voie du succès. Car Il est le meilleur Espoir et le plus Généreux des quémandés.

Yâsîn Rushdî

P.-S.

Traduit de l’arabe du livre de Sheikh Yâsîn Rushdî, Fî Rihâb Al-Mustafâ Al-Mukhtâr, éditions Al-Muwâsâh, téléchargeable en ligne sur le site Mouassa.org.

Notes

[1Hadith rapporté par At-Tabarânî dans Al-Mu`jam Al-Awsat, disponible en ligne sur le site Islamweb.net, et dans Al-Mu`jam As-Saghîr, disponible en ligne sur le site Islamweb.net.

[2Les tarâwîh sont une prière nocturne surérogatoire recommandée les nuits du mois de Ramadân. NdT

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