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En Compagnie de l’Élu

Le début de la révélation

mardi 19 juillet 2005

Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — prit soin de marier ses filles. Il maria Zaynab à Abû Al-`Âs Ibn Al-Mughîrah, le neveu de Dame Khadîjah. Il maria Ruqayyah et Umm Kulthûm à ses cousins `Utbah et `Utaybah respectivement ; ils étaient les enfants de son oncle Abû Lahab qui, après l’avènement de l’apostolat du Prophète — paix et bénédictions sur lui —, commanda à ses fils de répudier leurs épouses. Plus tard, `Uthmân Ibn `Affân les épousa l’une après l’autre comme nous le verrons ultérieurement. Fâtimah, quant à elle, n’était pas encore nubile. Il ne la maria qu’après l’hégire à `Alî Ibn Abî Tâlib — qu’Allâh l’agrée —.

Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — vécut des jours agréables en compagnie de son épouse qui l’entourait de ses soins, de sa tendresse et de son amour, ce qui l’aida à supporter l’épreuve de la mort de ses deux enfants Al-Qâsim et `Abd Allâh. Puis, il fut captivé par les retraites spirituelles. Il choisit pour ses retraites la grotte de Hirâ’ qui se situait à l’extérieur de la Mecque au-dessus du Mont Hirâ’. Il s’y rendait régulièrement pour y passer quelques jours, emmenant avec lui les provisions que Dame Khadîjah lui préparait pour son séjour. Loin du tumulte de la Mecque et des événements qui y survenaient, il réfléchissait à l’égarement de son peuple et méditait sur la nature qui l’entourait, les montagnes, les vallées, le ciel, les planètes, les étoiles, à la recherche de la vérité et de la guidance...

Plus tard, il se mit à avoir des songes véridiques qui ne tardaient pas à se réaliser. Cette situation dura six mois, tandis que le Prophète — paix et bénédictions sur lui — était sur le point d’avoir ses quarante ans. Puis, au cours d’une nuit du mois de Ramadân, alors qu’il était en prière dans la grotte, il fut surpris par l’Esprit Saint qui se présenta à lui dans l’apparence d’un homme et lui ordonna : « Lis ! » Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — lui dit : « Je ne sais pas lire. » L’ange le prit dans ses bras et le serra avec force, puis lui ordonna : « Lis ! » Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — lui dit : « Je ne sais pas lire. » Alors, l’ange le serra vigoureusement dans ses bras avant de lui commander de nouveau : « Lis ! » Le Prophète — paix et bénédictions sur lui —, épuisé par ces étreintes vigoureuses qui faillirent lui briser les côtes, lui répondit : « Que dois-je lire ? » L’ange lui dit : « Lis, au nom de ton Seigneur Qui a créé, § Qui a créé l’homme d’une adhérence. § Lis ! Ton Seigneur est le Très Noble, § Qui a enseigné par la plume (le calame), § Il a enseigné à l’homme ce qu’il ignorait. » [1] Ses paroles pénétrèrent son cœur — paix et bénédictions sur lui—, l’illuminèrent et lui illuminèrent le monde entier. L’ange s’en alla, le laissant méditer sur la signification de ces paroles : Qui créa l’homme et lui enseigna ce qu’il ignorait ? Qu’est-ce que tout cela veut dire ? Quel est son but ? Pourquoi lui ? L’inquiétude infiltra son esprit et se transforma en forte anxiété. Il se dépêcha de quitter la grotte apeuré et effrayé. Et voici qu’une voix venue du ciel l’interpella : « Ô Mohammad, tu es le Messager de Dieu et je suis Jibrîl (Gabriel). » Il leva les yeux au ciel et revit l’ange qui s’était présenté à lui dans la grotte dans l’apparence d’un homme. Dans quelque direction qu’il dirigeait son regard, il le voyait devant lui emplissant le ciel, ce qui accentua sa peur.

Il entra chez Dame Khadîjah tremblant de tout son corps en disant : « Couvrez-moi... Couvrez-moi... » Elle l’enveloppa d’une couverture et le serra contre elle avec tendresse et compassion. Puis, elle s’assit à ses côtés, l’observant avec affection et espoir. Il tremblait de tout son corps pris dans une sueur abondante. Puis il se leva récitant ce que Jibrîl lui inspirait : « Ô, toi ! Le revêtu d’un manteau ! Lève-toi et avertis. § Et de ton Seigneur, célèbre la grandeur. § Et tes vêtements, purifie-les. § Et de tout péché, écarte-toi. § Et ne donne pas dans le but de recevoir davantage. § Et pour ton Seigneur, endure. » [2] Sa compassion pour son époux redoubla jusqu’à ce qu’il lui eut raconté ce qui venait de lui arriver. Puis, il lui dit : « J’ai eu peur pour ma vie. » Khadîjah lui dit : « À Dieu ne plaise ! Par Allâh, Allâh ne t’humiliera jamais. Tu honores tes liens de parenté. Tu soutiens le faible. Tu fais don au démuni. Tu fais preuve d’hospitalité envers tes hôtes. Et tu apportes ton soutien dans les véritables épreuves. » Ayant dit cela, Khadîjah emmena son époux chez son cousin Waraqah Ibn Nawfal Ibn Asad Ibn `Abd Al-`Uzzâ. Ce dernier s’était converti au christianisme du temps de la jâhiliyyah et écrivait des livres dans la langue hébraïque ; il écrivait des pans de l’évangile en hébreu, autant que Dieu lui assignait d’écrire. À l’époque, il était devenu un vieillard aveugle. Khadîjah lui dit : « Cousin, écoute le récit de ton neveu. » Waraqah lui dit : « Mon neveu, qu’as-tu vu ? » Le Messager de Dieu — paix et bénédictions sur lui — lui décrivit ce qu’il avait vu. Waraqah lui dit alors : « Il s’agit du Secrétaire [3] qu’Allâh a envoyé à Moïse. J’aurais tellement aimé avoir encore toute ma santé ! J’aimerais être encore en vie lorsque ton peuple te chassera ! » Le Messager d’Allâh — paix et bénédictions sur lui — s’étonna : « Parce qu’ils vont me chasser ? » Il répondit : « Oui. Nul homme n’est venu avec une mission comme la tienne sans avoir suscité l’hostilité. Si je suis encore en vie ce jour-là, je t’apporterai un soutien infaillible ! » Mais Waraqah devait décéder sans tarder.

Du fait de sa véridicité, Waraqah inspira confiance au Prophète — paix et bénédictions sur lui —. Voulant le rassurer davantage, Dame Khadîjah lui demanda de la prévenir lorsque l’ange reviendrait de nouveau. Lorsque cela se produisit, elle l’assit sur son genou gauche, puis sur son genou droit, puis dans son giron ; le Prophète le voyait toujours. Elle ôta son voile, dénudant sa tête, et voici que le Prophète ne voyait plus l’ange. Elle eut alors la certitude qu’il s’agissait bel et bien d’un ange et non d’un démon. Par conséquent, elle eut la foi et fut ainsi la toute première personne à croire en Dieu et en Son Messager — paix et bénédictions sur lui —.

Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — commença à réfléchir à la manière d’amener son peuple à croire au Dieu Unique et en la véracité de son Message, en attendant les directives de la révélation. Mais la venue de l’ange devint intermittente puis s’interrompit, ce qui augmenta sa peur et son angoisse. Puis, Jibrîl — paix sur lui — refit son apparition après un certain temps, apportant avec lui la sourate Ad-Duhâ. Et quelle belle sourate, débordant de l’affection et des égards de Dieu envers Son Messager et lui apportant Sa Promesse de tout le bien en ce monde et dans l’au-delà !

Puis, Jibrîl — paix sur lui — descendit de nouveau pour enseigner au Prophète — paix et bénédictions sur lui — les ablutions et la prière. À l’époque, celle-ci n’était composée que deux unités (rak`ah) et ses modalités en nombre d’unités et en horaires n’avaient pas encore étaient prescrites. Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — commença à accomplir la prière, en compagnie de son épouse. À cette époque, `Alî Ibn Abî Tâlib qui était encore un jeune garçon prépubère habitait chez eux. Un jour, `Alî rentra chez eux et les trouva en train de prier. Il s’étonna de ce qu’ils faisaient et attendit qu’ils aient fini leur prière pour s’en enquérir auprès d’eux. Alors, le Prophète — paix et bénédictions sur lui — l’informa de sa mission et l’invita à embrasser l’islam. `Alî attendit le lendemain pour demander l’avis de son père. Mais, le lendemain matin, il s’empressa d’embrasser l’islam disant : « Dieu n’a pas demandé l’avis d’Abû Tâlib lorsqu’Il m’a créé, à quoi bon lui demanderais-je son avis sur le fait d’adorer Dieu ? » Il fut ainsi le premier garçon à embrasser l’islam. Puis, Zayd Ibn Hârithah embrassa l’islam à son tour, et fut le premier affranchi à embrasser l’islam.

L’islam resta circonscrit dans la demeure prophétique jusqu’au jour où le Prophète — paix et bénédictions sur lui — en parla à Abû Bakr As-Siddîq (le Véridique), qui était connu pour sa probité, son honnêteté, sa véridicité et sa sagesse. Il était un homme respecté par les Mecquois et un bon ami du Prophète — paix et bénédictions sur lui —. Comme lui, il se tenait à l’écart de l’adoration des idoles, des cercles de beuveries et de libertinage répandus à la Mecque. Aussitôt que le Prophète lui en fit l’invitation, Abû Bakr embrassa l’islam sans aucune hésitation, et fut ainsi le premier homme à embrasser l’islam. Puis, il voulut faire profiter les gens de confiance parmi ses amis de cette grande manne ; il fut ainsi la cause de la conversion de `Uthmân Ibn `Affân, `Abd Ar-Rahmân Ibn `Awf, Talhah Ibn `Ubayd Allâh, Sa`d Ibn Abî Waqqâs et Az-Zubayr Ibn Al-`Awwâm. Puis, Abû `Ubaydah Ibn Al-Jarrâh, Sa`îd Ibn Zayd et d’autres personnes parmi les premiers musulmans embrassèrent l’islam à leur tour.

Toute personne embrassant l’islam se rendait auprès du Prophète — paix et bénédictions sur lui —, lui déclarait son adhésion à l’islam et recevait ses enseignements. Les premiers musulmans vivaient leur foi secrètement et ne manifestaient en aucune façon leur appartenance à l’islam de peur que les mécréants de la Mecque ne s’en prennent à eux. Ils se rendaient dans les maquis qui entouraient la Mecque pour prier et se rencontraient loin des regards. Cette situation dura trois ans jusqu’à la venue de l’injonction divine ordonnant de prêcher l’islam publiquement, de commencer par inviter à la foi la famille et le clan du Prophète, et ce, en vertu du verset : « Et avertis les gens de ton clan les plus proches de toi. » [4]

P.-S.

Traduit de l’arabe du livre de Sheikh Yâsîn Rushdî, Fî Rihâb Al-Mustafâ (En Compagnie de l’Élu), disponible en format PDF sur le site Mouassa.org.

Notes

[1Sourate 96, Al-`Alaq, L’adhérence, versets 1 à 5.

[2Sourate 74, Al-Muddaththir, Le revêtu d’un manteau, versets 1 à 7.

[3Il veut dire Jibrîl — paix sur lui —.

[4Sourate 26, Ash-Shu`arâ’, Les poètes, verset 214.

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