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Défense du dogme et de la loi de l’Islam contre les atteintes des orientalistes

Préface de la première édition

samedi 8 février 2003

L’ignorance complexe a des effets fort peu souhaitables et extrêmement dangereux.

L’ignorance complexe est une sorte de fausse science. Car ignorer une chose donnée est une ignorance simple, mais connaître cette chose d’une manière autre que ce qu’elle est réellement, c’est une ignorance complexe.

Un des effets de cette ignorance est que les béotiens y sont leurrés et que des efforts sont accomplis pour propager la zone d’influence de cette ignorance, entrant par-là en concurrence avec la science authentique, si bien que, finalement, la vérité se trouve étouffée puis condamnée. C’est alors que l’erreur trouve une voie libre qui lui permet de s’activer à égarer les hommes et à jeter le trouble dans leur vie par ses inspirations.

Cette ignorance dirigée ou cette science orientée... Un intitulé qui conviendrait bien aux études menées au sujet de l’Islam par bon nombre d’orientalistes. Ils ont propagé leurs idées parmi leurs nations afin de flatter les rancœurs héritées contre l’Islam, et raviver la haine contre son honorable et noble Prophète.

Les rédacteurs de ces études ne sont pas entrés dans le champ scientifique avec des consciences saines. En fait, ils n’ont jamais eu la moindre intention de rechercher la vérité de manière désintéressée ni dévouée.

Ils sont des fonctionnaires des administrations colonialistes. Leur principal souci est de souiller la renommée de l’Islam, et de justifier les injustices, qui s’accumulent sur le dos de ses adeptes, par le fait qu’ils sont les disciples d’un homme d’imposture et d’une religion obscure.

Les colonisateurs mobilisent leur puissance matérielle pour anéantir cette Communauté...

Et les orientalistes mettent en avant les raisons scientifiques et historiques de cette agression, présentant cette religion et ses adeptes d’une manière repoussante, et dissimulant ses fondements et ses branches sous un amoncellement infini de mensonges, tant et si bien que cette religion finit par apparaître comme les restes de vieilles superstitions qu’il est absolument nécessaire d’effacer...

L’un des complots de la colonisation dans l’Orient musulman a été de mettre au point ces pseudo-études, de faire en sorte que des gens parmi nous les prennent au sérieux et accordent foi à une partie de ce qu’elles contiennent.

En Egypte, lorsque nous retraçons l’histoire de l’athéisme contemporain, nous pouvons faire remonter la plupart de ses idées fourvoyées et de ses jugements iniques à l’influence de l’orientalisme, des destructeurs qui travaillent sous sa coupe, de ceux qui en ont été éblouis et de ceux qui les ont imités...

Nous n’avons pas ménagé nos peines pour révéler au grand jour cet ordre sacerdotal scientifique ni pour démasquer sa face hideuse. Les anciens n’avaient en effet accordé aucun répit pour discréditer les philosophies égarées et rabaisser ceux qui les prônaient aux positions qu’ils méritaient.

Les petits enfants apprennent à l’école cette récitation où l’âne du sage Tûmâ est en fait bien plus sain d’esprit que son maître, malgré la science et l’autorité de ce dernier.

Qâla himârul-hakîmi Tûmâ law ansafad-dahru kuntu arkabu
Fa-innanî jâhilum-basîtuw-wa sâhibî jahluhu murakkabu !

Traduction

L’âne du sage Tûmâ a dit : « Si le monde était juste, ce serait moi qui monterais
Car je suis un simple ignorant alors que mon maître est d’une ignorance complexe ! »

Il se peut qu’il y ait parmi les orientalistes des gens qui ont été éblouis par la majesté de la vérité, si bien qu’ils ont fini par oublier leur fonction première et qu’ils ont reconnu le mérite qu’ils devaient aux leurs, une reconnaissance totale ou partielle.

Mais l’orientaliste auquel nous nous sommes intéressés dans cette étude est l’un des hommes les plus vicieux à avoir jamais tenu une plume en main et à en avoir jamais dévoyé la vraie finalité.

Les effets de l’ignorance complexe se manifestent ici dans toute leur violence, à travers les jugements qu’il formule à l’aune de passions sévissant à la fois dans ses introductions et dans ses conclusions.

Il est étonnant que ces extravagances aient porté le nom de science ! !

Je déclare à l’ensemble des lecteurs que Goldziher et ses semblables, s’ils ont réussi à faire quelque chose, c’est bien d’avoir suscité notre mépris à l’égard de ce genre de mensonges aussi osés qu’insolents. En vérité, nous n’avons eu aucune difficulté à anéantir leurs prétentions, car — chez les savants -, sitôt dites sitôt détruites.

Notre richesse, à nous Musulmans, en termes de sources authentiques, est inépuisable. Pour cette raison, nous n’avons à craindre aucune attaque présomptueuse. Bien au contraire, nous accueillons à bras ouverts toute personne qui aurait l’idée farfelue de vouloir nous rencontrer sur le champ de la polémique scientifique. Car de toute manière, nous connaissons d’avance l’issue de la bataille, comme Dieu — Exalté soit-Il — nous le rappelle :

« Bien au contraire, Nous lançons contre le faux la vérité qui le subjugue, et le voilà qui disparaît. Et malheur à vous pour ce que vous attribuez [injustement à Dieu]. » [1]

Il est vraiment triste que des livres d’orientalistes soient traduits en arabe sans être accompagnés de réponses complètes à toutes les équivoques dont ils regorgent.

Ces traductions sans réponse de notre part peuvent très facilement devenir des aides à l’invasion culturelle, et des prolongements aux nuages qu’elle porte à nos horizons.

Le Cheikh Muhammad Zâhid Al-Kawtharî dit — au sujet des écrits des orientalistes contre l’Islam :

« L’un des plus dangereux parmi eux est le falsificateur Goldziher, hongrois de naissance, juif de religion, versé dans l’inimitié contre l’Islam, consacré dans cette voie tout au long de sa vie.

Il a vécu au début de ce siècle de l’ère chrétienne, et il a rédigé des études sur le Coran et ses sciences, sur le Hadith et ses sciences, sur la jurisprudence et ses fondements, sur la théologie et les sectes de théologiens.

Il est néanmoins un fourbe habile pour créer les textes qu’il veut, les piochant dans les sources qui lui plaisent en fonction de son objectif, induisant en erreur en voulant leur donner un sens qu’ils n’ont pas chez les savants, et ignorant les niveaux d’authenticité et de confiance de ces sources. »

Si une commission était formée pour examiner les livres de ce Hongrois aveuglé par la haine de l’Islam, la clarté du jour se manifesterait à toute personne possédant deux yeux, et la réponse à ce trompeur rusé serait chose aisée...

Mais la traduction de ces livres avec l’accord de certains professeurs d’Al-Azhar sans les préparatifs suffisants, leur édition sans les réponses complètes, la présentation des équivoques soulevées par ces semeurs de doute ennemis de l’Islam comme cela, aux yeux des arabophones, n’est rien d’autre qu’une aide à ces tentateurs pour qu’ils fassent parvenir leurs doutes au sein même des environnements islamiques.

C’est là une chose qu’Al-Azhar — le centre unique de l’Islam — ne saurait accepter d’après nous.

Il est donc nécessaire que la décision adoptée par Al-Azhar, il y a quelques années, de traduire et d’éditer des livres tels celui de Goldziher soit conditionnée par la rédaction de réponses amples, complètes et impitoyables. Dans le cas contraire, Al-Azhar œuvrerait à l’inverse de son rôle et accomplirait le contraire de sa mission.

Muhammad Al-Ghazâlî

P.-S.

Traduit de l’arabe aux éditions Nahdat Misr, cinquième édition, 1988.

Notes

[1Sourate 21 intitulée les Prophètes, Al-Ambiyâ’, verset 18.

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