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Le Pacte de `Umar aux habitants de Jérusalem

mardi 12 novembre 2002

Question

Quel est le texte du pacte ratifié entre les Chrétiens et le Fârûq `Umar Ibn Al-Khattâb — que Dieu l’agrée — lorsque celui-ci conquit Jérusalem ?

Réponse

Au nom de Dieu, louanges à Dieu et paix et bénédiction sur le Messager de Dieu.

Le Commandeur des Croyants (Amîr Al-Mu’minîn), `Umar Ibn Al-Khattâb — que Dieu l’agrée — entra à Jérusalem un lundi. Il y demeura jusqu’au vendredi, jour où il prêcha le sermon du vendredi. Il resta encore à Jérusalem pendant une dizaine de jours puis il partit, non sans avoir préalablement rédigé un pacte à l’intention des habitants de la ville, pacte dans lequel il entérina leur résidence dans la ville moyennant la capitation (jizyah). Il partit ensuite avec son armée à Al-Jâbiyah où il s’établit pour y tenir les cahiers administratifs et prélever le quint du butin redevable à l’État islamique. Il divisa ensuite le Shâm (Proche-Orient) en deux régions. Il confia à Abû `Ubaydah la partie qui allait de Hawrân à Alep ainsi que les régions avoisinantes. Il lui ordonna de se mettre en route pour Alep et de combattre ses habitants jusqu’à la chute de la ville. Il confia par ailleurs la Palestine, Jérusalem et la côte méditerranéenne à Yazîd Ibn Abî Sufyân. Abû `Ubaydah était néanmoins le gouverneur général de toutes ces régions.

Le Pacte du Fârûq `Umar aux habitants de Jérusalem

Sheikh Rashîd Ridâ a mentionné dans son livre `Umar Ibn Al-Khattâb le texte du pacte du Fârûq `Umar aux habitants de Jérusalem, s’appuyant sur l’ouvrage d’At-Tabarî : L’histoire des nations et des rois. Le Sheikh dit :

« Voici le texte du pacte octroyé par `Umar Ibn Al-Khattâb aux habitants de Jérusalem :

Au nom de Dieu, Clément et Miséricordieux.

Voici ce que garantit le Serviteur de Dieu, `Umar, Commandeur des Croyants, aux habitants d’Aelia [1] en terme de sécurité. Il leur garantit la sécurité de leurs personnes, de leurs biens, de leurs églises et de leurs croix, le malade d’entre eux comme le bien-portant, ainsi qu’à toute leur communauté. Leurs églises ne seront ni investies ni détruites. Rien ne leur sera ôté, ni à leurs propriétés ni à leurs croix ni à leurs biens. Ils ne seront pas convertis malgré eux et nul d’entre eux ne sera opprimé. Ne résidera aucun Juif avec eux à Aelia [1]. Les habitants d’Aelia [1] devront s’acquitter de la capitation comme les habitants des autres villes. Ils devront en chasser les Byzantins et les brigands. Quiconque d’entre eux partira aura la garantie de la sécurité de sa personne et de ses biens jusqu’à ce qu’il parvienne à sa destination. Quiconque d’entre eux restera à Aelia [1] sera en sécurité et il devra, comme les habitants d’Aelia [1], s’acquitter de la capitation. Ceux, parmi les habitants d’Aelia [1], qui désirent rejoindre les Byzantins avec leurs biens, abandonnant leurs églises et leurs croix, auront la garantie de la sécurité de leur personne, de leurs églises et de leurs croix, jusqu’à ce qu’ils parviennent à leur destination.

Quiconque, parmi les habitants de la terre, habitait dans la ville avant le meurtre d’untel, pourra, s’il le souhaite, y demeurer, et devra, comme les habitants d’Aelia [1], s’acquitter de la capitation. S’il le souhaite, il pourra rejoindre les Byzantins. S’il le souhaite, il pourra retourner chez les siens. Aucune capitation ne sera prélevée avant la récolte.

Le contenu de cet écrit en ce qu’il stipule du Pacte de Dieu, de la protection (dhimmah) de Son Messager, de la protection des Califes et de la protection des Croyants sera intégralement appliqué s’ils s’acquittent de la capitation. [2]

Sont témoins Khâlid Ibn Al-Walîd, `Amr Ibn Al-`Âs, `Abd Ar-Rahmân Ibn `Awf et Mu`âwiyah Ibn Abî Sufyân. Ecrit et entré en vigueur en l’an 15. »

Et Dieu est Le plus Savant.

P.-S.

Traduit de la Banque de Fatâwâ du site Islamonline.net. La version originale est consultable sur archive.org.

Notes

[1Aelia Capitolina était le nom romain de Jérusalem. D’où le nom Ilyâ’ parfois usité en arabe.

[2Lire sur le même thème le livre de Sheikh Al-Qaradâwî au sujet des dhimmis en islam

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