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En Compagnie de l’Élu

La Suzeraine de toutes les femmes

dimanche 12 juin 2005

Dame Khadîjah faisait partie de la noblesse de Quraysh. Elle avait une grande fortune et employait des hommes pour emmener ses caravanes de commerce en Syrie. Aussi Abû Tâlib alla-t-il lui proposer les services de son neveu, ce qu’elle s’empressa d’accepter eu égard à la réputation qu’il s’était forgé pour ses qualités d’honnêteté, de loyauté et de grande moralité. Elle proposa même de lui doubler le salaire qu’elle avait l’habitude de verser à ses employés. Âgé de vingt-trois ans, il partit à la tête de la caravane en compagnie de Maysarah, le serviteur de Khadîjah, qui observait attentivement les gestes et le comportement du Loyal tout au long du voyage.

Dieu — Exalté soit-Il — bénit le voyage entrepris par cette caravane si bien qu’elle réalisa des bénéfices records.

Dame Khadîjah s’enquit auprès de son serviteur Maysarah sur le déroulement du voyage. Le récit de ce dernier fit que Dame Khadîjah s’attacha énormément à ce jeune homme probe, dont La Mecque n’avait jamais connu personne de semblable en termes d’honnêteté, de loyauté, de moralité, de modestie, de chasteté et d’aménité. Abû Tâlib devina son attachement à son neveu lorsqu’il lui rendit visite pour recueillir son sentiment sur le voyage et sur les bénéfices réalisés. C’est pourquoi il lui proposa d’épouser son neveu, ce qu’elle accepta sur-le-champ, au grand bonheur de Abû Tâlib.

Le mariage eut donc lieu après l’approbation des oncles des deux mariés. Le nouveau couple réunissait désormais l’homme surnommé le Loyal et la femme surnommée la Pure. Bien qu’elle était son aînée de quinze ans, elle fut son unique épouse jusqu’à la fin de ses jours.

Elle jouit ainsi de cette exclusivité tout au long de sa vie ; elle ne partagea son époux avec aucune autre femme, épouse ou esclave, et ce, bien que la polygamie était répandue de manière illimitée dans la société mecquoise, bien que les femmes esclaves étaient monnaie courante et bien que l’adultère était on ne peut plus banal.

Cette union fut couronnée par la naissance de deux garçons, Al-Qâsim et ʿAbd Allâh (surnommé aussi At-Tayyib et At-Tâhir) qui moururent tous deux en bas âge avant l’avènement de la mission prophétique, et de quatre filles, Zaynab, Ruqayyah, Umm Kulthûm et Fâtimah, qui connurent l’islam, l’embrassèrent et émigrèrent à Médine.

Il ne fait point de doute que la mort des deux garçons en bas âge eut un impact sur la vie paisible et heureuse des deux époux, notamment à cause de l’importance que revêtaient à cette époque les enfants mâles par rapport aux filles, que les Arabes avaient pris l’habitude d’enterrer vives dès leur naissance par crainte de la pauvreté ou du déshonneur. Cela pourrait expliquer pourquoi le Prophète décida d’acheter Zayd Ibn Hârithah lorsqu’il le vit, jeune garçon, en vente à La Mecque, puis pourquoi il s’attacha à lui au point de l’adopter et de lui donner son nom, en l’appelant Zayd fils de Muhammad, et ce avant l’abolition de l’adoption par l’Islam [1].

Les jours passaient tandis que les habitants de la Mecque considéraient le Prophète — paix et bénédictions sur lui — avec respect et déférence, bien qu’il restait à l’écart de leurs divertissements et de leurs idoles, et qu’il était d’un naturel sérieux. Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — était souvent silencieux, parlait peu et faisait preuve d’une grande modestie. Il écoutait attentivement quiconque lui adressait la parole en se tournant de tout son corps face à son interlocuteur. Il souriait à tous ceux qui croisaient son chemin.

À cette époque, Halîmah As-Saʿdiyyah vint se plaindre de difficultés matérielles qu’elle traversait. Il lui réserva le meilleur accueil et se montra généreux avec elle, si bien que lorsqu’elle partit, elle emportait avec elle de nombreux cadeaux.

P.-S.

Traduit de l’arabe du livre de Sheikh Yâsîn Rushdî, Fî Rihâb Al-Mustafâ, disponible en format PDF sur le site Mouassa.org.

Notes

[1Plus précisément, l’islam ordonne la préservation de la filiation des enfants. Il est méritoire de recueillir un enfant démuni chez soi, de l’élever et de pourvoir pour ses besoins jusqu’à ce qu’il devienne adulte. Mais il n’est pas permis d’un point de vue islamique de lui donner un nom autre que son nom de naissance. NdT.

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