Français | عربي | English

Accueil > Le Noble Coran > Introduction aux sourates du Coran > Sourates 1 à 10 > Sourate At-Tawbah (Le Repentir)
Introduction aux sourates du Coran
Section : Sourates 1 à 10

Sourate At-Tawbah (Le Repentir)

mercredi 31 octobre 2001

Nom

Cette sourate est connue sous deux noms : At- Tawbah et Al-Barâ’ah. Elle est nommée At-Tawbah parce qu’elle énonce la nature de tawbah (le repentir) et mentionne les conditions de son acceptation (versets 102. 118). La seconde appellation Al-Barâ’ah (la Sortie) est tirée du premier mot de la sourate.

Pourquoi l’omission de Bismillah ?

C’est la seule sourate du Coran qui ne commence pas par Bismillah (Au Nom de Dieu). Bien que les commentateurs aient donné différentes raisons à cela, la plus correcte a été donnée par l’Imam Ar-Râzî : à savoir, c’est parce que le Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, lui-même ne l’a pas dicté dans le commencement de la sourate. Ainsi les Compagnons ne l’ont pas mentionné et leurs successeurs les ont suivis. C’est une nouvelle preuve du soin extrême pris pour garder le Coran intact sous sa forme complète et originale.

Sections & Période de Révélation

Cette sourate comporte trois sections.

  • La première partie (vv. 1-37), a été révélée en l’an 9 après l’Hégire à Dhu’l-Qiʿdah ou non loin. Etant donné l’importance du sujet, cette déclaration se devait d’être faire à l’occasion du Hadj, le Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, expédia Alî pour suivre Abû Bakr, qui était déjà parti pour la Mecque à la tête des Pèlerins à la Kaʿbah. Il chargea Alî de livrer le discours avant les représentants des différents clans de l’Arabie afin de les informer de la nouvelle politique à adopter envers les mushriks.

  • La deuxième (vv., 38-72) a été révélée en l’an 9 après l’Hégire durant le mois de Rajab ou un peu avant, quand le Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, était occupé dans les préparatifs pour la Campagne de Tabûk. Ce passage poussait les Croyants à être actifs dans le jihad et réprimandait sévèrement les réticents pour leur attachement à leur richesse et pour leur hésitation à sacrifier leurs vies dans la voie d’Allâh à cause de leur hypocrisie, de leur faible foi ou de leur négligence.
  • Le troisième partie (vv. 73-129) a été révélé au retour de la Campagne de Tabûk. Il y a quelques passages dans cette partie qui ont été révélées à différentes occasions pendant la même période et que le Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, a ensuite consolidé dans la sourate conformément à l’inspiration d’Allâh. Mais cela n’a en rien altéré la continuité parce qu’il est question du même sujet et de la même série d’événements. Ce discours avertit les hypocrites de leurs mauvais actes et réprimande les Croyants qui étaient restés en arrière dans la Campagne de Tabûk. Alors après les avoir réprimandés, Allâh pardonne à ces vrais Croyants qui n’avaient pas pris part au Jihad sur la Voie d’Allâh pour une raison ou pour une autre. Chronologiquement, le premier discours aurait dû venir en dernier ; mais étant le plus important de trois en ce qui concerne son thème, il a été placé en premier dans l’ordre de compilation.

Contexte historique

Considérons maintenant le contexte historique de la sourate. La série des événements qui a été énoncée dans cette sourate a eu lieu après le Traité de paix de Hudaïbiyah. A ce moment-là, un tiers de l’Arabie était sous l’emprise de l’Islam qui s’était établi comme une puissance, un État Islamique bien organisé et civilisé. Ce Traité a donné de nouvelles occasions à l’Islam de propager son influence grâce à l’atmosphère relativement paisible qu’il instaura. Après ce traité, deux événements eurent lieu. Ils ont mené à des résultats très importants :

Conquête de l’Arabie

Le premier était la Conquête de l’Arabie. Le Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, pouvait envoyer des missions auprès de différents clans pour propager l’Islam. En l’espace de seulement deux ans, le résultat était tellement probant que c’était devenu une si grande puissance que le vieil ordre de l’ignorance se sentait impuissant face à cela. A tel point que les individus les plus zélés parmi les Quraïshites étaient si exaspérés qu’ils violèrent le Traité pour s’opposer à l’Islam dans un combat décisif. Mais le Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, avait entrepris une action prompte après cette infraction afin de ne pas leur donner une quelconque opportunité de réunir assez de force pour cela. Il organisa une invasion soudaine de la Mecque au mois de Ramadan en l’an après l’Hégire et la conquit. Bien que cette conquête ait brisé l’épine dorsale de l’ordre de l’ignorance, celui-ci lança encore une autre attaque sur l’Islam dans le champ de bataille de Hunaïn, qui sonna son glas. Les clans de Hawâzin Thaqîf, Nawr, Jushm et d’autres réunirent leurs forces entières sur le champ de bataille pour écraser la Révolution réformatrice, mais ils échouèrent tout à fait dans leurs mauvaises conceptions. La défaite ’de l’ignorance’ à Hunaïn a frayé la voie pour faire de l’ Arabie entière ’ le Domicile de l’Islam ’ (Dâr-ul-Islam).

Le résultat était qu’à peine une année s’était écoulée après la Bataille de Hunayn, que la partie principale de l’Arabie rejoignit les rangs de l’Islam et seulement quelques défenseurs du vieil ordre étaient restés dispersés dans quelques coins du pays. Le deuxième événement qui a contribué à faire de l’Islam une puissance formidable fut la Campagne de Tabûk, qui avait été rendue nécessaire par les activités provocatrices des Chrétiens vivant à l’intérieur ou à proximité des frontières de l’Empire Romain au nord de l’Arabie. En conséquence, le Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, avec une armée de trente mille hommes avança courageusement vers l’Empire Romain mais les Romains avaient esquivé la rencontre. Le résultat était que le prestige du Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, et de l’Islam avait augmenté et les députations de tous les coins de l’Arabie avaient commencé à attendre son retour de Tabûk pour lui offrir leur allégeance à l’Islam et leur obéissance. Le Saint Coran a décrit ce triomphe dans la sourate Nissa : "Quand le secours d’Allâh est venu et la victoire a été atteinte et vous avez vu les gens rejoindre les rangs de l’Islam en grand nombre... "

Campagne à Tabûk

La Campagne à Tabûk était le résultat du conflit avec l’Empire Romain, qui avait commencé avant même la conquête de la Mecque. Une des missions envoyées après le Traité de Hudaïbiyah aux différentes parties de l’Arabie visita les clans qui vivaient dans les régions du Nord adjacentes à la Syrie. La majorité de ces gens était des Chrétiens, sous l’influence de l’Empire Romain.

Contrairement à tous les principes de la loi internationale généralement acceptée, ils tuèrent quinze membres de la délégation à proximité d’un lieu connu sous le nom de Zat-u-Talah (ou Zat-i-Itlah). Seul Ka’ab Ibn Umair Ghifari, le chef de la délégation réussit à s’évader et rapporta le triste incident. En plus de cela, Shurahbil Ibn Amr, le gouverneur Chrétien de Busra, qui était directement sous le Romain César, avait aussi mis à mort Haritli Ibn Umair, l’ambassadeur du Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, qui lui avait été envoyé comme subordonné également. Ces événements convainquirent le Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, qu’une action forte devait être entreprise pour rendre le territoire adjacent à l’Empire Romain sûr et sécurisant pour les Musulmans.

En conséquence, au mois de Jumâda’l-Ûla de l’an 8 de l’Hégire, il envoya une armée de trois mille hommes vers la frontière syrienne. Quand cette armée atteignit presque Ma’an, les Musulmans apprirent que Shurahbîl s’avançait à la tête d’une armée de cent mille hommes pour se battre contre eux et que César, qui était lui-même à Hims, avait envoyé une autre armée composée de cent mille soldats sous la direction de son frère Théodore. Mais en dépit de ces nouvelles effrayantes, la petite bande courageuse des Musulmans s’avançait intrépidement et la rencontre avec la grande armée de Shurahbîl eut lieu à Mu’tah. Le dénouement résultat était très favorable aux Musulmans, car l’ennemi ne parvint pas à les mettre en échec quand bien même il était en nombre supérieur (la proportion des deux armées était 1:33). Cette prouesse a été très bénéfique pour la propagation de l’Islam.

En conséquence, ces Arabes qui vivaient dans un état de semi-indépendance en Syrie et à proximité de la Syrie et ainsi que les clans de Najd près de l’Irak, qui étaient sous l’influence de l’Empire iranien, se tournèrent vers l’Islam et l’embrassèrent par milliers. Par exemple, le peuple de Banû Sulaym (dontle chef était Abbas Ibn Mirdas As-Sulaymî), Ashja’a, Ghatafân, Zubyan, Fazarah, etc. rejoignirent les rangs de l’Islam en même temps. Et surtout, Farvah Ibn Amral Juzami, qui était le commandant des armées arabes de l’Empire Romain, embrassa l’Islam à ce moment-là et fut jugé pour sa Foi d’une façon telle que le territoire entier en était perplexe.

Quand César apprit que Farvah avait embrassé l’Islam, il ordonna qu’on l’arrête et qu’on le présente à sa cour. Alors César lui dit : "Tu devras choisir entre deux choses. Ou tu renonces à ton Islam et regagnes ainsi ta liberté et ton rang. Ou tu restes un Musulman et tu fais face à la mort." Il choisit calmement l’Islam et sacrifia sa vie pour la voie de la Vérité. Pas étonnant que de tels événements aient fait comprendre à César la nature du danger qui menaçait son Empire de l’Arabie. En conséquence, en l’an 9 après l’Hégire, il entama des préparatifs militaires pour venger l’insulte qu’il avait subie à Mu’tah. Ghassanid et d’autres chefs arabes commencèrent aussi à rassembler des armées avec lui.

Quand le Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, qui se tenait toujours bien informé des moindres choses qui pourraient affecter le Mouvement Islamique favorablement ou défavorablement, eut pris connaissance de ces préparatifs, il comprit immédiatement leur signification. Alors, sans beaucoup d’hésitation il décida de se battre contre la grande puissance de César. Il savait que la moindre preuve de faiblesse aboutirait à l’échec total du Mouvement qui faisait face à trois grands dangers à ce moment-là. D’abord le pouvoir ’de l’ignorance’ qui avait presque été écrasé sur le champ de bataille de Hunayn risquait de reprendre de l’importance.

Deuxièmement, les Hypocrites de Médine, qui étaient toujours à l’affût d’une éventuelle opportunité, pouvaient profiter de cela pour faire le plus grand mal possible. Car ils avaient déjà fait des préparatifs en vue de cela et, par l’intermédiaire d’un moine appelé Abû Amir , ils avaient envoyé des messages secrets au sujet de leurs mauvaises intentions au roi chrétien de Ghassan et à César lui-même. En plus de cela, ils avaient aussi bâti une mosquée près de Médine pour la tenue de réunions secrètes.

Le troisième danger était l’attaque par César lui-même, qui avait déjà battu l’Iran, l’autre grande puissance de cette époque et qui avait rempli de crainte les territoires adjacents. Il est évident que s’il avait été donné à ces trois éléments une occasion d’entreprendre une action concertée contre les Musulmans, l’Islam aurait perdu le combat qu’il avait presque remporté. C’est pourquoi dans ce cas le Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, fit une déclaration ouverte quant à l’organisation des préparatifs pour la Campagne contre l’Empire Romain, qui était l’un des deux empires les plus importants du monde à cette période. La déclaration fut faite bien que toutes les circonstances apparentes étaient contre une telle décision : parce que la famine sévissait dans le pays, la récolte longuement attendue était sur le point de mûrir, la chaleur brûlante de l’été ardent en Arabie était à son paroxysme et il n’y avait pas assez d’argent pour les préparatifs en général, et pour l’équipement et le transport en particulier.

Mais malgré ces handicaps, quand le Messager d’Allâh réalisa l’urgence de l’occasion, il prit cette mesure qui devait décider si la Mission de la Vérité allait survivre ou périr. Le fait même qu’il fasse une déclaration ouverte quant à l’entreprise des préparatifs d’une telle campagne en Syrie contre l’Empire Romain montrait combien c’était important, car c’était contraire à sa pratique précédente. D’habitude, il prenait toutes les précautions pour ne pas révéler à l’avance la direction vers laquelle il allait, ni le nom de l’ennemi qu’il allait attaquer ;il ne sortait même pas de Médine, fut-ce pour aller à la campagne.

Toutes les parties de l’Arabie avaient pleinement réalisé les conséquences graves de cette décision critique. Les quelques partisans du vieil ordre ’de l’ignorance’ attendaient avec inquiétude l’issue de la Campagne, car ils avaient misé tous leurs espoirs sur la défaite de l’Islam par les Romains. ’Les hypocrites’ avaient aussi considéré cette bataille comme étant leur dernière chance d’écraser la puissance de l’Islam par une rébellion interne, si les Musulmans subissaient une défaite en Syrie. Ils avaient, ainsi, fait pleine utilisation de la Mosquée construite par leurs soins pour mettre au point leurs complots et avaient employé tous leurs dispositifs pour faire de la Campagne un échec. De l’autre côté, les Croyants sincères s’étaient également entièrement rendu compte que le destin du Mouvement pour lequel ils avaient fait leur possible pendant les 22 dernières années était dès lors sur une balance. S’ils se montraient courageux à cette occasion critique, les portes du monde extérieur entier seraient ouvertes pour permettre au Mouvement de s’étendre. Mais s’ils montraient de la faiblesse ou de la lâcheté, alors tout le travail qu’ils avaient réalisé en Arabie partirait en fumée. C’est pourquoi ces amoureux de l’Islam s’élancèrent dans leurs préparatifs pour la Campagne avec enthousiasme.

Chacun d’eux essayait de surpasser l’autre en apportant des contributions pour les provisions en équipement. ʿUthmân et ʿAbd Ar-Rahmân Ibn Awf ont apporté de grandes sommes d’argent à cette fin. Umar a contribué avec la moitié de ses biens et Abû Bakr tous ses bénéfices. Les Compagnons indigents ne sont pas restés en arrière et ont offert tout ce qu’ils pourraient gagner par la sueur de leur travail et les femmes se sont séparées de leurs ornements. Des milliers de volontaires, qui étaient vivement désireux de sacrifier leurs vies pour l’Islam, sont allés vers le Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, pour demander à avoir à leurs dispositions des armes et un moyen de transport afin qu’ils puissent rejoindre l’expédition. Ceux à qui on ne pouvait pas fournir tout cela versaient des larmes de tristesse ; La scène était si pathétique que le Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, était triste face à son incapacité à les armer. Bref, l’occasion permettait de distinguer le sincère croyant de l’hypocrite. Car rester en retrait pour la Campagne signifiait que le rapport même de la personne à l’Islam était douteux. En conséquence, chaque fois qu’une personne était restée en arrière lors du voyage à Tabûk, le Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, , étant informé, disait spontanément, "Laissez le seul. S’il y avait un bien chez lui, Allâh le rattachera de nouveau à vous et s’il ne renferme aucun bien, alors remerciez Allâh de vous avoir soulagé de sa mauvaise compagnie".

Ainsi, le Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, se dirigea vers la Syrie en l’an 9 après l’Hégire au mois de Rajab, en compagnie de trente mille combattants pour la cause de l’Islam. Les conditions dans lesquelles l’expédition a été entreprise pouvaient être mesurées à partir du fait que le nombre de chameaux dont ils disposaient était si petit que beaucoup d’entre eux étaient obligés de marcher à pied et d’attendre leurs tours ; plusieurs d’entre eux ont dû monter à plusieurs sur le même chameau. A ajouter à cela, il y avait la chaleur brûlante du désert et le manque sévère d’eau. Mais ils ont été richement récompensés pour leur résolution ferme et l’adhésion sincère à la cause et pour leur persévérance face à ces grandes difficultés et obstacles.

Quand ils sont arrivés à Tabûk, ils apprirent que César et ses alliés avaient retiré leurs troupes de la frontière et qu’il n’y avait plus d’ennemis à combattre. Ainsi ils gagnèrent une victoire morale qui augmenta leur prestige et, qui plus est sans verser une goutte de sang. A ce propos, il est important de signaler que la version générale donnée par les historiens sur les campagnes du Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, à propos de la Campagne de Tabûk n’est pas correcte. Ils rapportent l’événement de telles manières qu’ils falsifient les informations sur le retrait des armées Romaines près de la frontière Arabe. Le fait est que César avait commencé à rassembler ses armées, mais le Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, l’avait anticipé et était survenu avant qu’il ne puisse achever les préparatifs de l’invasion. Ainsi, croyant que "la discrétion est la meilleure partie de courage," il retira ses armées de la frontière. Aussi, il n’avait pas oublié que les trois mille combattants pour la cause de l’Islam avaient rendu impuissante son armée forte de cent mille hommes à Mu’tah. Il ne pouvait pas, alors, même avec une armée de deux cent mille hommes, oser se battre contre une armée de trente mille hommes et, en plus de cela, menée sous la direction du Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, lui-même. Quand le Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, constata que César avait retiré ses forces de la frontière, il se posa la question si cela valait la peine de continuer sur le territoire syrien ou de s’arrêter à Tabûk et de tirer partie de sa victoire morale au niveau politique et stratégique.

Il choisit finalement la deuxième solution et fit une halte de vingt jours à Tabûk. Pendant ce temps, il fit pression sur les petits états qui se trouvaient entre l’Empire Romain et l’État Islamique et qui étaient à ce moment-là sous l’influence des Romains, il les soumit et les rendit tributaires de l’État Islamique. Se soumirent notamment quelques chefs chrétiens comme Ukaydir Ibn ʿAbd Al-Malik Al-Kindî de Dumatul Jaidal, Yuhanna Ibn D’obah d’Ailah et les chefs de Maqna, Jarba ’ et Azruh et ils acceptèrent de payer la Jizyah pour l’Etat Islamique de Médine. Suite à cela, les frontières de l’État Islamique ont été étendues directement jusqu’à l’Empire Romain et la majorité des clans arabes, qui étaient utilisés par César contre l’Arabie, devinrent les alliés des Musulmans contre les Romains. Par-dessus tout, cette victoire morale de Tabûk avait offert une magnifique opportunité aux Musulmans de renforcer leur solidarité en Arabie avant d’entrer dans un long conflit avec le Romains. Car cela a brisé les espérances de ceux qui s’attendaient toujours à ce que le vieil ordre de ’ l’ignorance ’ reprenne le dessus dans un proche avenir, qu’ils s’agissent des défenseurs proclamés du shirk ou des hypocrites qui dissimulaient leur shirk sous le costume de l’Islam. La plupart de ces personnes ont été contraintes par la force des circonstances d’entrer dans l’Islam et, au moins, faire leur possible pour permettre à leurs descendants de devenir de sincères Musulmans. Après ceci, il ne restait qu’une infime minorité impuissante de défenseurs du vieil ordre, mais elle ne pouvait résister face à la Révolution Islamique pour la perfection de laquelle Allâh avait envoyé Son Messager.

Problèmes à cette période :

Si nous tenons compte du contexte précédent, nous pouvons facilement découvrir les problèmes auxquels la Communauté était confrontée à ce moment-là. Ils se résumaient à :

  1. Faire de l’Arabie entière un " Dar-ul-Islam " parfait,
  2. Étendre l’influence de l’Islam aux pays avoisinants,
  3. Faire stopper les espiègleries des hypocrites et
  4. Préparer les Musulmans au Jihad contre le monde non-musulman.

Maintenant que l’administration de l’Arabie entière était entre les mains des Croyants et que tous les pouvoirs opposés étaient devenus impuissants, il était nécessaire d’établir une déclaration claire de la politique qui devait être adoptée pour faire du pays un " Dar-ul-Islam " parfait.

Par conséquent, les mesures suivantes ont été adoptées :

  • Une déclaration claire a été établie pour que tous les traités avec le mushriks soient abolis et que les Musulmans soient libérés des obligations de pactes noués avec eux après un délai de quatre mois. (versets 1 à 3). Cette déclaration était nécessaire pour extirper complètement le système de vie basé sur le " shirk " et faire de l’Arabie exclusivement le centre de l’Islam afin qu’il ne vienne en aucune façon interférer avec l’esprit de l’Islam, ni ne devienne un danger interne pour lui.
  • Un décret a été établi pour que la tutelle de la Kaaba, qui tenait une position centrale dans toutes les affaires de l’Arabie, soit arrachée aux " mushriks " et placée entre les mains des Croyants, (versets 12 à 18) ; pour que toutes les coutumes et pratiques de " shirk " de l’ère ’de l’ignorance’ soient supprimées de force ; pour que les " mushriks " ne soient pas autorisés à s’approcher même "de la Maison" (verset 28). Ces directives furent adoptées dans le but de supprimer toutes traces de " shirk " près "de la Maison" qui était consacrée exclusivement à l’adoration d’Allah. La détestable pratique du Nasî’ qu’ils avaient l’habitude d’exercer pendant les mois sacrés à l’époque ’de l’ignorance’, a été supprimée, au même titre qu’un acte de " kufr " (mécréance) (verset 37). Cela devait aussi servir d’exemple aux Musulmans pour l’éradication de tous vestiges des coutumes d’ignorance de la vie de l’Arabie (et ensuite des modes de vie des Musulmans de toutes les contrées). Pour permettre aux Musulmans d’étendre l’influence de l’Islam à l’extérieur de l’Arabie, ils ont été invités à s’imposer avec l’épée à la puissance des non-musulmans et à les forcer à accepter la souveraineté de l’État Islamique. Comme les grands Empires Romains et Iraniens étaient les plus grands obstacles sur leur voie, un conflit avec eux était inévitable. L’objet du Jihad n’était pas de les contraindre à accepter l’Islam - ils étaient libres d’accepter ou de ne pas accepter - mais de les empêcher d’exercer de force leurs déviations sur d’autres et sur les générations suivantes. Les Musulmans ont été enjoints à tolérer leur incrédulité seulement dans la mesure où ils pourraient avoir la liberté de rester mécréants, si tel était leur choix et à la condition qu’ils paient la " Jizyah "(v. 29) comme un signe de leur soumission à l’État Islamique.

Le troisième problème important était de mettre fin aux espiègleries des hypocrites, qui avaient jusqu’ici été tolérées malgré leurs crimes scandaleux. Maintenant qu’il n’y avait pratiquement plus aucune pression extérieure sur eux, les Musulmans ont été invités à traiter ouvertement avec les incrédules (verset 73). En conséquence, le Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, incendia la maison de Swailim, où les hypocrites s’étaient réunis pour des consultations afin de dissuader les gens de rejoindre l’expédition à Tabûk. De même, à son retour de Tabûk, il commanda de démolir et de brûler ’la Mosquée’ qu’ils avaient construite pour servir de couverture aux hypocrites et tramer des complots contre les Croyants sincères.

Pour préparer les Musulmans au Jihad contre le monde non-musulman entier, il était nécessaire de les guérir même de cette légère faiblesse de foi dont ils souffraient encore. Car il ne pouvait y avoir plus grand danger interne pour la Communauté Islamique que la faiblesse de la foi, particulièrement quand il était question de s’engager soi-même individuellement dans un conflit avec le monde non-musulman entier. C’est pourquoi les personnes qui étaient restées en retrait pendant la Campagne à Tabûk ou avaient montré la plus petite négligence ont été sévèrement réprimandées et considérées comme des hypocrites s’ils n’avaient aucune excuse valable pour justifier l’entorse à l’accomplissement de cette obligation. De plus, une déclaration claire a été faite proclamant qu’à l’avenir, le critère unique de la foi d’un Musulman sera les efforts qu’il réalisera pour l’élévation du Nom d’Allah et le rôle qu’il jouera dans le conflit entre l’Islam et la mécréance.

Ainsi, celui qui montre une hésitation dans le sacrifice de sa vie, de son argent, de son temps et de son énergie, sa foi ne sera pas considérée comme véritable. (Vv. 81-96). Si les points importants mentionnés ci-dessus sont pris en compte pendant l’étude de cette sourate, la compréhension de son contenu en sera facilitée.

Liens Internes

Versets 1 à 12 : Cette partie traite du caractère sacré des pactes et énonce des principes et des règles à garder à l’esprit avant de rompre les pactes ou dans l’éventualité où la seconde partie ne les respecte pas sincèrement.

Dans les versets 13 à 37, les musulmans ont été incités à lutter dans le Chemin de Dieu contre les Arabes polythéistes, les Juifs et les Chrétiens, qui avaient été suffisamment avertis des conséquences de leurs méfaits et de leur conduite inique.

Dans les versets 38 à 72, on dit aux musulmans clairement qu’ils hériteront des récompenses promises par Dieu seulement s’ils s’engagent activement dans la lutte contre la mécréance car ceci est le critère distinguant les musulmans véridiques des hypocrites. Par conséquent, les musulmans véridiques doivent s’engager dans la guerre sainte, sans se soucier des dangers, des obstacles, des difficultés, des tentations etc.

Ensuite, les versets 73 à 90 traitent des problèmes des hypocrites et énoncent des règles régissant le traitement qui doit leur être réservé tout en signalant les caractéristiques qui les différencient des musulmans véridiques.

Les versets 91 à 110 traitent du cas de ceux qui sont restés à l’arrière et n’ont pas accompagné le Prophète à la bataille de Tabûk. Plusieurs catégories ont été distingués : les invalides, les malades, les indigents, les hypocrites et les croyants qui se sont rendu compte de leur culpabilité et se sont punis eux-mêmes avant le retour du Prophète de Tabûk et enfin ceux qui ont reconnu leur erreur. Leurs cas ont été traités selon la nature et le degré de leur offense.

Versets 11 à 118 : Par opposition, et pour rendre leur mérite encore plus manifeste, les caractéristiques des croyants ont été citées. Ceux-ci ont été rassurés que Dieu, le Souverain de l’Univers, les appuyait et les gardait. Par ailleurs, grâce à leur sincérité, Dieu a pardonné aux Trois Croyants qui n’ont pas pris part à l’expédition alors qu’ils en étaient capables.

Les versets 119 à 127 concluent en donnant des instructions pour la guidance des Croyants.

Versets 128 & 129 : La conclusion est : "Suivez le Messager qui abonde de douceur, de compassion et souhaite votre bien, et placez votre confiance en Dieu, le Seigneur de l’Univers."

P.-S.

Traduit de l’anglais du site de l’association des étudiants musulmans de l’USC.

Répondre à cet article



 RSS 2.0 | Plan du site | Espace privé | SPIP |
© islamophile.org 1998 - 2024. Tous droits réservés.

Toute reproduction interdite (y compris sur internet), sauf avec notre accord explicite. Usage personnel autorisé.
Les opinions exprimées sur le site islamophile.org sont celles de leurs auteurs. Exprimées dans diverses langues étrangères, ces opinions sont mises à la portée des lecteurs francophones par nos soins, à des fins d'information, de connaissance et de respect mutuels entre les différentes cultures et religions du monde.