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Règles et bienséances du jour de l’Aïd

lundi 10 février 2003

Question

Assalâmu ʿalaykum wa rahmatullâhi wa barakâtuh.

L’Aïd approchant, pourriez-vous nous rappeler les règles de bienséance qui s’appliquent à ce jour ?

Réponse de Sheikh Muhammad Sâlih Al-Munajjid

Wa ʿalaykum ussalâmu wa rahmatullâhi wa barakâtuh.

Au nom d’Allâh, le Clément, le Miséricordieux

Louanges à Allâh, et paix et bénédictions sur Son Messager.

Cher frère, nous vous souhaitons un Aïd heureux et béni. Nous implorons Allâh de combler nos cœurs par la victoire tant attendue de l’Islam et la propagation de son message à travers le monde.

En Islam, le jour de l’Aïd symbolise la joie, l’adoration, la fraternité, la solidarité et la moralité. Tout musulman doit profiter de ce jour pour se rapprocher d’Allâh le Très-Haut.

Concernant votre question, nous citerons dans son intégralité la fatwa émise par Sheikh Muhammad Sâlih Al Munajid, auteur et professeur saoudien renommé.

Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — a dit : « Toute nation a ses festivités et voilà les vôtres. » Ici, le prophète indique que les deux Aïd sont des fêtes spécifiques aux musulmans.

Les musulmans n’ont pas de festivité à l’exception de l’Aïd al-Fitr et l’Aid al-Adhâ. Anas — qu’Allâh l’agrée — a dit : « Le Messager de Dieu — paix et bénédictions sur lui — vint à Médine et les habitants de cette cité avaient deux fêtes. Durant ces deux jours, des carnavals et des festivités avaient lieu. Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — interrogea les Ansâr (les musulmans de Médine) à ce propos. Ils lui répondirent qu’avant l’Islam ils avaient l’habitude d’organiser des carnavals durant ces deux jours de fête. Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — leur dit : "À la place de ces deux jours, Allâh a choisi deux autres jours qui sont meilleurs, ceux de l’Aïd al-fitr et de l’Aïd al-Adhâ". » (Rapporté par Abû Dâwûd, 1134)

Ces deux fêtes font partie des signes d’Allâh pour lesquels nous devons faire preuve de considération et dont nous devons comprendre le sens. Nous allons à présent évoquer les règles du jour de l’Aïd et ses bienséances.

Les règles du jour de l’Aïd :

  1. Le jeûne : Il est illicite de jeûner le jour de l’Aïd selon le hadith d’Abû Saʿîd Al-Khudrî — qu’Allâh l’agrée — dans lequel il rapporte que le Prophète — paix et bénédictions sur lui — a interdit de jeûner le jour du Fitr et le jour de l’al-Adhâ. (Rapporté par Muslim, 827)
  2. Assister à la prière de l’Aïd : Certains savants sont d’avis que la prière de l’Aïd est Wajib (obligatoire) — ceci est l’opinion des savants Hanafites et de Sheikh Al-Islâm Ibn Taymiyah. D’autres savants disent qu’elle est fard Kifâyah [1]. Ceci est l’opinion des savants Hanbalites. Un troisième groupe de savants est d’avis que la prière de l’Aid est une sunnah mu’akkadah [2]. Ceci est l’opinion des Malékites et des Shâfiʿites.
  3. Accomplir des prières surérogatoires : Il n’y a pas de prières surérogatoires à accomplir avant ¨ni après la prière de l’Aid. Ibn ʿAbbâs — qu’Allâh l’agrée — a rapporté que le Prophète — paix et bénédictions sur lui — avait l’habitude de sortir le jour de l’Aïd et de faire deux rakʿahs sans les faire précéder ni suivre d’aucune autre prière. Ceci s’applique lorsque la prière est effectuée à l’extérieur. Cependant, si la prière de l’Aïd est effectuée dans une mosquée, il faut accomplir les deux rakʿâhs de salutation de la mosquée.
  4. Les femmes qui assistent à la prière de l’Aïd : Selon la Sunnah du Prophète — paix et bénédictions sur lui — tout le monde doit assister à la prière de l’Aïd et se comporter avec droiture et piété. La femme indisposée ne doit pas négliger le rappel d’Allâh ni éviter les lieux où l’on se rassemble pour rechercher la science et évoquer Allâh — à l’exception des mosquées. Les femmes, bien entendu, ne doivent pas sortir sans leur hijab.

Les bienséances de l’Aïd :

  1. Le Ghusl (le bain rituel) : Une des bonnes manières lors du jour de l’Aïd est de prendre le bain rituel avant de se rendre à la prière. On rapporte que Saʿîd Ibn Jubayr a dit : « Trois choses sont sunnah le jour de l’Aïd : marcher (vers le lieu de prière), prendre le bain rituel et manger quelque chose avant de sortir (s’il s’agit de l’Aid al-Fitr). »
  2. Manger avant de sortir : Il ne faut pas se rendre au lieu de prière le jour de l’Aid al-Fitr sans avoir mangé quelques dattes. Le hadith rapporté par Al-Bukhârî selon Anas Ibn Mâlik stipule : « Le Messager de Dieu — paix et bénédictions sur lui — ne sortait jamais le matin de l’Aïd al-Fitr sans avoir mangé quelques dattes et il en mangeait un nombre impair. » En ce qui concerne l’Aïd al-Adhâ, il est recommandé de ne pas manger avant la fin de la prière lorsqu’il s’agit de manger la viande du sacrifice.
  3. Le takbîr le jour de l’Aid : C’est une des plus grandes sunnah de ce jour. Ad-Dâraqutnî et d’autres ont rapporté que lorsque ’Umar — qu’Allâh l’agrée — sortait le jour de l’Aïd al-Fitr ou de l’Aïd al-Adhâ, il s’efforçait de faire le takbir tout le long du chemin vers le lieu de prière et il continuait jusqu’à l’arrivée de l’Imam. [3]
  4. Se féliciter mutuellement : Les musulmans pourront échanger des vœux, peu importe la forme. Ils peuvent, par exemple, dire « Taqabbal Allâhu minnâ wa minkum  » (qu’Allâh agrée nos bonnes actions et les vôtres)". Jubayr Ibn Nufayr a dit : « Au temps du Prophète — paix et bénédictions sur lui — lorsque les musulmans se rencontraient le jour de l’Aïd, ils disaient ’Taqabbal Allâhu minnâ wa minka’ » (Rapporté par Ibn Hajar)
  5. Porter ses plus beaux vêtements : Jâbir — qu’Allâh l’agrée — a dit : « Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — avait une cape qu’il portait le jour de l’Aïd et le vendredi. » Al-Bayhaqî a rapporté qu’Ibn ʿUmar portait ses plus beaux vêtements le jour de l’Aïd, les hommes pouvaient alors montrer les plus beaux vêtements qu’ils possédaient lorsqu’ils sortaient pour la prière.
  6. Changer de chemin en revenant du lieu de prière : Jâbir Ibn ʿAbdillah — qu’Allâh l’agrée — a rapporté que le Prophète — paix et bénédictions sur lui — empruntait un chemin différent en revenant de la prière de l’Aïd. (Rapporté par Al-Bukhârî) [4]

Cité, avec quelques modifications, de www.islam-qa.com

Allâh le Très-Haut sait mieux.

P.-S.

Traduit de l’anglais de la banque de Fatwâ de Islamonline.net. La version originale est consultable sur archive.org.

Notes

[1Une obligation de suffisance communautaire. NdT.

[2Une sunnah mu’akkadah, littéralement une sunnah confirmée, est une tradition à laquelle le Prophète était très attaché et qu’il accomplissait toujours sauf quelques rares exceptions. NdT.

[3Le fait de dire Allâhou Akbar Allâhou Akbar Allâhou Akbar ! lâ ilâha illa Allâh ! Allâhou akbar Allâhou Akbar walillâh il-hamd...

[4La sagesse résidant dans ce changement de chemin est de voir plus de gens et échanger les vœux avec eux. NdT

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