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Favoritisme en faveur des proches aux dépens de l’épouse

jeudi 30 décembre 2004

Question

Mon mari est injuste envers moi pour faire plaisir à sa mère et à ses sœurs, si bien que je lui voue une très forte haine. Dois-je supporter et continuer à vivre avec lui malgré cette haine dans l’intérêt de mes enfants, sinon que faire ?

Réponse de Sheikh Ibrâhim Julhûm

Il est du devoir de l’époux de se conduire honorablement avec son épouse tout en étant bienfaisant envers sa mère et ses sœurs. Car l’épouse a des droits que l’on doit préserver, tandis que la mère et les sœurs méritent la bienfaisance et la générosité. L’époux se doit donc de trouver un juste équilibre dans ses rapports avec tout le monde, sans favoriser les unes par rapport aux autres, et sans sacrifier un devoir pour en accomplir un autre.

La bienfaisance envers la mère est ordonnée dans la parole du Très-Haut - Exalté soit-Il - : « Et ton Seigneur a décrété : "N’adorez que Lui ; et marquez de la bonté envers les père et mère : si l’un d’eux ou tous deux doivent atteindre la vieillesse auprès de toi, alors ne leur dis point : "Fi !" et ne les brusque pas, mais adresse-leur des paroles respectueuses. Et par miséricorde, abaisse pour eux l’aile de l’humilité, et dis : "Ô mon Seigneur, fais-leur, à tous deux, miséricorde comme ils m’ont élevé tout petit. » [1] De plus, Abû Hurayrah - que Dieu l’agrée - rapporta que : « Un homme se rendit auprès du Messager de Dieu - paix et bénédictions sur lui - et lui dit :
- “Ô Messager d’Allâh, quelle personne mérite le plus ma bonne compagnie ?”
- “Ta mère”, répondit le Prophète.
- “Et qui encore ?”, s’enquit l’homme.
- “Ta mère”, renchérit le Prophète.
- “Et qui encore ?”, demanda l’homme.
- “Ta mère”, dit le Prophète.
- “Et qui encore ?”, demanda l’homme.
- “Ton père”, répondit le Prophète. » [2]

Quant aux sœurs et aux filles, le Messager de Dieu - paix et bénédictions sur lui - enseigna que : « Quiconque a trois filles, ou trois sœurs, ou deux filles, ou deux sœurs, puis les éduque, fait preuve de bonté à leur égard, et les marie, aura mérité le paradis. » [3].

Enfin, l’épouse a le droit d’être traitée avec bonté et respect par son époux. Ce dernier doit en effet se conformer à l’enseignement du Messager de Dieu - paix et bénédictions sur lui - lorsque Mu`âwiyah Ibn Haydah - que Dieu l’agrée - l’interrogea : « Quels sont les droits de nos épouses sur nous ? » Il répondit : « De la nourrir lorsque tu te nourris, de l’habiller lorsque tu t’habilles. Abstiens-toi de frapper son visage, de la maudire, et ne la boude pas en public, et que cela reste circonscrit au domicile conjugal. » [4] Par ailleurs, d’après Abû Hurayrah - que Dieu l’agrée -, le Messager de Dieu - paix et bénédictions sur lui - dit : « Les croyants qui ont la foi la plus parfaite sont ceux qui ont le meilleur comportement, et les meilleurs parmi vous sont les meilleurs envers leurs épouses. » [5]

Ainsi donc l’époux doit s’interdire toute injustice envers son épouse, sans être ingrat envers sa mère ni ses sœurs. Et l’épouse de son côté doit prendre sur elle-même et patienter afin que le navire familial continue à voguer jusqu’à bon port.

P.-S.

Traduit de l’arabe du site Islamonline.net. La version originale est consultable sur archive.org.

Notes

[1Sourate 17, Al-Isrâ’, Le Voyage nocturne, versets 23 et 24.

[2 Hadîth consensuel.

[3 Hadîth rapporté par Abû Dâwûd.

[4 Hadîth bon, rapporté par Abû Dâwûd.

[5 Hadîth rapporté par At-Tirmidhî qui le jugea bon et authentique.

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