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La Pénitence après le péché

L’accomplissement de la pénitence, ses conditions et sa permanence

lundi 2 octobre 2000

Chacun est en mesure de connaître la vérité de sa pénitence. La sincérité de la pénitence se reflète dans la force du sentiment de regret qui emplit le cœur et se sent dans les larmes versées pour implorer le pardon de Dieu. Pour les négligents, le péché a un goût doux et délicieux comme le miel ; mais en réalité il a l’effet du poison. Le diable essaie de séduire le fils d’Adam, il embellit à ses yeux des plaisirs illicites. Un des signes du regret c’est de voir les plaisirs qui accompagnent le péché devenir amers et répugnants. C’est cette amertume du péché qui crée une répulsion entre le cœur et l’action interdite. C’est pourquoi la pénitence ne peut être sincère sans qu’elle soit soutenue par une foi solide qui refuse les plaisirs interdits, aussi séduisants soient-ils. Cette force de la foi, qui nécessite efforts et patience, fait la valeur de la pénitence et élève le rang de ceux qui se repentent. En somme, la pénitence transparaît dans le regret et le regret se traduit par l’amertume du péché.

D’autre part, il est indispensable de réparer dans le présent et le futur un mal qui découle d’un péché passé. Il s’agit de mettre fin à des injustices commises et notamment de restituer tout bien obtenu de façon illicite à son vrai propriétaire. Ainsi celui qui a empoché de l’argent en trahissant, en trichant, en volant, en cachant à un acheteur les défauts du bien vendu ou celui qui n’a pas payé le travail d’une personne à sa juste valeur, tous ceux-là doivent rectifier leur acte et mettre un terme à ces injustices. Au cas où les personnes ayant subi ces injustices ne seraient plus de ce monde, il faut rendre l’argent à leurs héritiers. Que chacun passe en revue les injustices qu’il a commises avant qu’il ne les passe en revue devant la Haute Assemblée d’Allah. Ce jour, il sera trop tard pour se repentir. Si jamais le vrai propriétaire de l’argent est inconnu, cet argent doit être dépensé entièrement pour une bonne cause (pour aider les pauvres par exemple). S’il y a une incertitude sur le vrai montant de l’argent obtenu de façon non licite, il faut essayer de l’estimer de la façon la plus honnête pour éviter de se nourrir d’argent harâm (illicite) et pour éviter que l’argent halâl (licite) ne se mélange avec le harâm.

Pour les injustices non matérielles, il faut adresser des excuses et demander le pardon des personnes que nous avons blessées par un mot ou par un geste afin que le pardon de Dieu puisse être demandé. Mais si une des personnes à qui nous devons des excuses est impossible à joindre, la seule issue est de multiplier les bonnes œuvres et espérer le pardon de Dieu.

Enfin, si un péché a été commis par ignorance, celui qui le commet doit dorénavant se renseigner auprès des plus savants pour accroître son savoir et pour déceler le mal avant d’y être tombé. Nous pouvons résumer cette idée de l’Imâm Abû Hâmid par la parole d’un poète arabe « j’ai appris ce qu’était le mal non pour le faire, mais pour m’en prémunir ».

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