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Les problèmes de la femme entre traditions stagnantes et traditions étrangères
Section : Des conceptions erronées

L’Imâm chante

mardi 6 novembre 2001

 [1]

Je ne connais aucun juriste rejetant le chant religieux. En effet, qui détesterait l’incitation à l’amour d’Allâh et la glorification de Ses Noms et les louanges de Ses bienfaits ? Qui détesterait de fuir vers Lui et de pleurer par regret des manquements commis envers Lui et le non-acquittement de Son dû ? Ce que les juristes ont refusé, c’est plutôt ce que l’on appelle les halaqât (cercles) de dhikr où prédominent le brouhaha et les éclats de voix, le sifflement et les battements de mains, les déhanchements et les roulades par terre. Il s’agit en fait des cérémonies d’oubli et non pas de remémoration (dhikr) [2], des cercles de danse laide, pleine d’innovation et de fables qu’aucune raison n’admet... [3]

Dans notre héritage respectable, il y a des choses qui méritent d’être louées et revivifiées. Abû Al-Hasan Al-Qarâfî As-Sûfî relate d’après Al-Hasan que des gens vinrent voir `Umar Ibn Al-Khattâb - qu’Allâh l’agrée - et lui dirent : Ô Commandeur des Croyants, nous avons un imam qui se met à chanter à l’issue de la prière - ce récit est mentionné par l’Imâm Ash-Shâtibî dans le premier volume de son livre Al-I`tisâm. `Umar leur demanda : Qui est-ce ? Ils lui indiquèrent son identité. Alors, il dit : Allons le voir car si nous le faisons venir, il va croire que nous l’espionnions.

Notons le respect des droits de l’homme et le respect de la dignité des gens. `Umar se leva avec un groupe de compagnons du Prophète - que les salutations et les bénédictions de Dieu soient sur lui - et alla voir l’homme à la mosquée ! Quand il vit `Umar, il se leva pour l’accueillir disant : Commandeur des Croyants, de quoi as-tu besoin ? Pourquoi es-tu ici ? Si le besoin est nôtre, ce serait à nous de nous rendre auprès de toi. Mais si le besoin est tien, la personne qui mérite notre respect est bien le successeur (caliphe) du Messager d’Allâh - que les salutations et les bénédictions de Dieu soient sur lui.

`Umar lui dit : Que t’arrive-t-il ? J’ai entendu à ton sujet un propos qui m’a déplu. Il dit : De quoi s’agit-il, ô Commandeur des Croyants ? Il répondit : Manquerais-tu de sérieux dans ton adoration ? Il dit : Non, Commandeur des Croyants, il s’agit seulement d’une morale que je me rappelle. `Umar lui dit : Répète la, s’il s’avère que c’est une bonne parole, je la dirai avec toi ! Et s’il s’agit d’une parole mauvaise, je te dirai de t’en abstenir. Il dit :

Un coeur, chaque fois que je lui fais des reproches pour la longueur de la séparation, cherche ma peine !
Je ne le vois jamais sauf étourdi dans ses extrêmes et il me donne de la peine !
Ô mauvais compagnon, nous ne sommes plus jeunes, la vie s’est écoulée dans les futilités !
Ma jeunesse s’est éloignée de moi, elle s’en est allée avant que je n’en étanche ma soif...
Je ne souhaite que la mort après lui ; la vieillesse a compromis ma quête...
Honte à mon ego (nafs), je ne le vois jamais faire le bien, non, ni être respectueux...
Puisses-tu périr, mon ego (nafs), et que périsse la passion. Observe le Seigneur, et crains Le !

Alors, `Umar - qu’Allâh l’agrée - dit : Puisses-tu périr, mon âme(nafs), et que périsse la passion. Observe le Seigneur, et crains-Le ! Ainsi soit la chanson...

J’adore les sentiments sincères, et la mélodie qui inspire le bien qui sert la vérité ! Que celui qui refuse cela, le refuse comme il voudra mais qu’il ne s’oppose pas à autrui au nom de la religion.

Notes

[1Cet article est traduit du livre de Cheikh Muhammad Al-Ghazâlî intitulé Les Problèmes de la Femme Entre des Traditions Stagnantes et des Traditions Etrangères. Ce livre est une compilation d’articles de journaux destinés à une audience très large, il ne s’agit pas d’un traité de jurisprudence à proprement parler.

[2Sheikh Mohammad Al-Ghazâlî est connu pour avoir vivement critiqué les transgressions observables dans des manifestations de certaines confréries soufies. Néanmoins, sa position est nuancée quand il s’agit d’un soufisme authentique, respectueux des enseignements de l’islam. La politesse avec Allâh exige une intention pure, des paroles lumineuses et des mouvements respectueux pendant le dhikr. Nous recommandons ce mot sur le dhikr écrit par l’Imâm Hasan Al-Bannâ.

[3Pour une introduction au soufisme, se reporter à Vérités sur le Soufisme de Sheikh Abd Al-Qâdir `Îsâ sur notre site.

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