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Le problème du voile en France

lundi 2 février 2004

Ce texte est le sermon du vendredi prononcé par le Sheikh Yûsuf Al-Qaradâwî le 19 décembre 2003 au Qatar. Nous avons omis les invocations finales achevant le sermon.

Nous demandons à la France de nous tolérer dans ce que nous considèrons comme obligatoire dans notre religion, tout comme nous, nous tolérons autrui dans ce qu’il considère comme licite dans sa religion, même si pour nous, il s’agit d’une chose illicite.

Le voile est une prescription divine ; ce n’est pas un symbole religieux de la femme musulmane, comme l’est le crucifix chrétien ou la kippa juive.

Interdire le port du voile à la femme musulmane est contraire aux principes de liberté et d’égalité. C’est opprimer la Musulmane désireuse de se conformer à l’Ordre de son Seigneur.

Je crains que vienne un jour où l’on interdira aux Musulmans de se distinguer par leur pratique cultuelle.

Les États-Unis ne permettent pas aux pays musulmans de se défaire de leurs despotes, alors qu’ils permettent la même chose aux autres pays.

Je ne suis pas triste sur le sort de Saddâm Husayn et je n’ai jamais été pro-Saddâm, mais l’affaire de son arrestation est une affaire truquée.

Le coup porté par les Français au phénomène de pluralisme et de diversité relève de l’obscurantisme et de l’arriérisme.

Introduction

Louanges à Dieu. Nous Le louons, implorons Son Aide, Sa Guidance et Son Pardon. Nous cherchons protection auprès de Lui des maux de nos âmes et des péchés de nos actions. Quiconque Dieu guide ne saurait être égaré, et quiconque Il égare ne saurait trouver le moindre guide. J’atteste qu’il n’y a de dieu que Dieu, Seul, sans associé. Il nous a distingués par le meilleur Livre descendu du Ciel, nous a honorés par le meilleur Prophète envoyé aux hommes, nous a comblés du bienfait de la plus grande voie jamais légiférée, la voie de l’Islam. « Aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon Bienfait. Et J’agrée l’Islam comme religion pour vous. » [1] Par cet Islam, Il a fait de nous la Communauté du juste milieu pour que nous soyons témoins des hommes, tout comme le Messager sera témoin de nous. J’atteste que notre Maître, notre Imâm, notre Modèle, notre Bienaimé, notre Instructeur, le Guide de nos pas, Muhammad, est le Serviteur et le Messager de Dieu. Son Seigneur l’a envoyé avec la guidée et la religion de vérité, en tant qu’annonciateur, avertisseur, appelant à Dieu, par Sa Permission, et comme un flambeau éclairant. Grâce à lui, Dieu instruisit la Communauté alors qu’elle était ignorante. Il la guida alors qu’elle était égarée. Il lui ouvrit les yeux alors qu’elle était aveugle. Par la Permission de son Seigneur, il la fit sortir des ténèbres vers la lumière, sur la voie du Tout-Puissant, du Digne de louanges. Seigneur, adresse Tes Salutations et Tes Bénédictions à ce Noble Messager, à sa Famille et à ses Compagnons. Seigneur, fais nous vivre selon sa Tradition et fais nous mourir sur sa Religion. Ressuscite-nous parmi les siens, avec ceux que tu as comblés de Tes Bienfaits, parmi les Prophètes, les véridiques, les martyrs et les pieux, et quels meilleurs compagnons que ceux-là !

L’Islam : un message universel

Chers frères musulmans, l’Islam est un message universel, destiné à toute l’humanité, Arabes, non-Arabes, Orientaux ou Occidentaux. C’est ce que Dieu rappelle dans maints versets du Coran : « Et Nous ne t’avons envoyé qu’en miséricorde pour l’univers. » [2] ; « Exalté soit Celui qui a fait descendre le Livre de Discernement sur Son Serviteur, afin qu’il soit un avertisseur pour l’univers. » [3] ; « Ceci n’est qu’un rappel pour l’univers. » [4] ; « Dis : ‹Ô gens ! Je suis pour vous tous le Messager de Dieu›. » [5] Il n’y a donc pas lieu de s’étonner si les lumières de l’Islam resplendissent aussi bien en Orient qu’en Occident, ou si l’on trouve des Musulmans habitant les quatre coins de la planète. « A Dieu seul appartiennent l’Orient et l’Occident. Où que vous vous tourniez, là sera la Face de Dieu. » [6]

Les Musulmans vivent aujourd’hui sur les six continents, les uns étant des natifs de telle ou telle région du monde, les autres étant des immigrés. Les portes de l’immigration sont aujourd’hui ouvertes sur le monde entier, ce qui a contribué à rapprocher les peuples. Certains sont même allés jusqu’à parler d’un village planétaire, notamment après la révolution des télécommunications. Aucun voile ne sépare désormais les différentes contrées de notre globe. Les hommes circulent aujourd’hui librement d’un endroit à un autre, voyagent de pays en pays, et de région en région. Il n’y a donc pas lieu de s’étonner si on retrouve l’Islam en Afrique et en Asie tout comme on le retrouve en Europe, en Amérique et en Australie. C’est là un phénomène caractérisant toute religion expansive, à l’instar de cette religion dont le Messager a été envoyé avec la guidée et la religion de vérité, pour la placer au-dessus de toute autre religion, en dépit de l’aversion des associateurs.

Notre consternation devant l’attitude de la France, Mère des Libertés

Il n’y a pas non plus lieu de s’étonner de voir des dizaines de millions de Musulmans vivre en Europe, les uns étant des habitants autochtones, d’autres étant des immigrés et d’autres enfin étant des naturalisés. Il y a des millions de Musulmans en Europe de l’Est, en Bosnie-Herzégovine, en Albanie, au Kosovo, en Bulgarie, tout comme il y a des Musulmans en Europe de l’Ouest, arrivés là depuis le siècle dernier, voire même avant. Certains en ont même acquis la nationalité. Il y a des Musulmans en Grande-Bretagne, en France, en Allemagne, bref dans tous les pays européens. La plus grande minorité musulmane est celle des Musulmans de France : autour de six millions de Musulmans vivent en France. La moitié d’entre eux est de nationalité française, les uns étant des Français de souche, les autres étant issus de l’immigration en provenance d’Afrique du Nord, du Sénégal ainsi que des anciennes colonies françaises. Ces derniers ont acquis la nationalité française et sont devenus des citoyens français, disposant de tous les droits conférés au citoyen français. D’autres encore, immigrés, vivent là-bas dans la légalité. Ceux-là ont le droit de pratiquer leur religion tout comme d’autres communautés pratiquent leur religion. C’est du moins en théorie ce que supposent la civilisation, la Déclaration des Droits de l’Homme et les chartes des Nations Unies. C’est ce que supposent les constitutions modernes qui garantissent le principe de liberté à tout citoyen et à tout résident étranger. C’est ce dont se targue la civilisation moderne, la civilisation des libertés et des droits de l’Homme, et plus particulièrement la France, cette France qui s’estime être la Mère des Libertés et qui élève sa Révolution au rang de Mère des Révolutions, qui se dit le pays de la civilisation, des Lumières et de l’ouverture. C’est ce que dit la France, dont la Révolution a éclaté à la fin du dix-huitième siècle pour défendre les trois principes que sont la liberté, l’égalité et la fraternité. C’est pour cette raison que nous sommes restés consternés, ces dernières années, devant l’attitude de la France sur un problème dont elle a fait une question cruciale, l’exagérant jusqu’à des proportions rocambolesques. Il s’agit du problème de la Musulmane voulant porter le voile, par obéissance à l’Ordre de son Seigneur et par engagement vis-à-vis de ses obligations religieuses.

Nous devons tourner la page sur les rapports que nous entretenions avec la France dans le passé proche et lointain

Il y a neuf ans, j’ai prononcé, du haut de cette chaire, un sermon portant sur le sujet, après avoir assisté à un congrès d’orientalistes qui s’est tenu en France à la fin de l’année 1994. Au cours de ce congrès, j’ai longuement débattu avec un certain nombre de Français sur la question du voile. Je leur ai dit que nous, Musulmans, voulons entretenir avec la France des rapports d’égal à égal et tourner la page sur les rapports que nous entretenions avec elle dans le passé proche et lointain. Les Musulmans ont en effet une longue histoire avec la France, et quelle histoire !

Dès le premier siècle de l’Hégire, les Musulmans avaient atteint l’Europe, conquis l’Espagne et étaient parvenus jusqu’au Sud de la France. Les armées musulmanes progressaient inexorablement au cœur du territoire français, n’était-ce cette bataille dont Dieu avait décidé qu’elle serait une défaite pour les Musulmans, commandés alors par le héros musulman ʿAbd Ar-Rahmân Al-Ghâfiqî, cette bataille que les historiens français appellent la bataille de Poitiers, et au sujet de laquelle l’un d’eux avait dit : « Si nous n’avions pas gagné cette bataille, nous croulerions jusqu’à aujourd’hui sous les ténèbres de l’Islam. » L’Islam n’est pourtant pas ténébreux. L’Islam est lumière, son Livre est lumière, sa Législation est lumière, son Prophète est lumière : « Vous sont certes venus de la part de Dieu une lumière et un Livre explicite, par lequel Dieu guide vers les voies du salut ceux qui cherchent Son Agrément. Et Il les fait sortir des ténèbres à la lumière par Sa Grâce. Et Il les guide vers un droit chemin. » [7]

Puis nous avons connu un autre épisode avec la France au moment des Croisades, ces guerres que nos historiens ont appelées les Guerres des Francs et que les Occidentaux ont appelées les Croisades, en raison du symbole de la croix qui constituait la bannière des soldats croisés. La France a joué un grand rôle tout au long de ces guerres, notamment en Palestine et en Égypte. L’un de leurs rois, considéré comme un saint, le Roi Louis IX, débarqua même en Égypte et se confronta aux Musulmans. Il fut fait prisonnier à la bataille d’Al-Mansûrah et les Musulmans le placèrent dans une maison célèbre appelée la Maison d’Ibn Luqmân. Les Musulmans consentirent finalement à le libérer et à le laisser regagner son pays moyennant une très forte rançon. Plus tard, lorsque les Français ont essayé à nouveau de menacer les Égyptiens sous la dynastie ayyûbide, sous le règne du Roi Pieux, Al-Malik As-Sâlih Ayyûb Najm Ad-Dîn, ce dernier leur envoya le poète Ibn Maqrûh avec ces vers :

Qul lil-firansîsi idhâ ji’tahu maqâla sidqim-mim-maqûlin fasîh
Dârubni luqmâna ʿalâ hâlihâ wal-qaydu bâqin wat-tawâshî sabîh

Traduction

Dis aux Français, lorsque tu arriveras chez eux, une parole véridique et éloquente :
La Maison d’Ibn Luqmân est restée telle quelle, les chaînes sont encore là et le gardien n’a pas bougé.

Autrement dit, nous sommes présents et prêts à vous combattre. La Maison d’Ibn Luqmân vous attend ; les chaînes qui ont servi naguère à enchaîner votre roi ainsi que le gardien qui le surveillait sont restés tels quels et n’ont pas bougé. Ainsi étions-nous.

Puis nous avons oublié cette histoire et une nouvelle histoire commença. La France pénétrait cette fois-ci dans les territoires musulmans en tant que colonisateur : en Syrie, au Liban, en Algérie, au Maroc, en Mauritanie, au Sénégal, et dans de nombreux autres pays africains. Le dernier pays à s’être libéré du joug colonialiste français est l’Algérie qui a dû livré une longue et terrible guerre pour recouvrer son indépendance. Cette colonisation avait en outre pour particularité de ne pas être une colonisation contingente d’un pays donné. Son but n’était pas seulement de piller les biens, puis de retourner chez elle. Elle menait une vraie politique colonialiste, en ce sens qu’elle a colonisé l’Algérie, puis l’a considérée comme une partie de la France. Elle a cherché à supprimer l’identité de l’Algérie, en éradiquant notamment la langue arabe pour la remplacer par le français, et en s’attaquant farouchement à la religion islamique. En Algérie, j’ai eu l’occasion de voir de nombreuses mosquées converties en églises ou en musées. Cette colonisation a duré cent trente ans, au cours desquels les Algériens ont guerroyé avec bravoure, depuis l’époque de l’Émir ʿAbd Al-Qâdir jusqu’à celle de la révolution algérienne. Un million de martyrs sont morts dans cette guerre de libération. L’Algérie s’est enfin soustraite à la domination française. Nous sommes devenus des pays indépendants, entretenant avec la France des rapports de pays indépendant à pays indépendant.

Même si nous critiquons la France lorsqu’elle se rallie parfois au courant anti-islamique, il faut néanmoins reconnaître qu’au cours des dernières années, nous avons souvent loué la position française par rapport à nos affaires arabo-islamiques. Nous n’hésitons pas, en effet, à dire au bienfaisant qu’il a bien agi et à dire au malfaisant qu’il a mal agi. Lorsque la France a adopté la position honorable qui a été la sienne concernant la question palestienne ou la guerre en Irak, position indépendante et totalement démarquée du cortège américain, nous avons vanté et loué la position française.

La décision française d’interdire tout symbole religieux

Jacques Chirac

Mais voici qu’aujourd’hui, la France adopte, vis-à-vis des Musulmans qui vivent chez elle, une attitude qui provoque la colère des Musulmans du monde entier. La France semble ne pas se soucier du fait qu’elle est en train de provoquer la colère de soixante pays musulmans, réunis dans l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI). Elle cherche à changer le mode vestimentaire des jeunes filles musulmanes. Comment est-ce possible ? Une Commission de sages, formée par le Président Chirac, a été investie de la charge de mener une enquête sur les symboles religieux entre autres. Le rapport de la Commission stipule qu’il faut interdire tous les symboles religieux, y compris le voile islamique, afin de préserver la laïcité de la France et de réaffirmer la séparation totale de l’Église et de l’État. Mais qu’est-ce que l’État a à voir avec le voile ? Le voile est une chose personnelle touchant à la liberté et au libre choix de l’individu. Cela va-t-il influer sur l’État français ? Il est tout à fait consternant d’apprendre que le port du hijâb menacerait la laïcité. Et ce mot de hijâb est d’ailleurs communément utilisé pour désigner en réalité le khimâr, l’écharpe ou le châle dont on recouvre la tête [8]. Il s’agit d’une prescription divine, qui n’a rien à voir avec une quelconque opinion de juriste, pas plus qu’avec une innovation apportée par les Musulmans. Il s’agit d’une prescription coranique explicite. Dieu dit en effet : « Et dis aux croyantes de rabattre de leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu’elles rabattent leurs mantilles sur leurs poitrines. » [9] Qu’elles rabattent leurs mantilles sur leur poitrine : autrement dit, ce voile doit recouvrir la tête, la gorge et la nuque. C’est là une chose qui a fait l’unanimité des Musulmans, toutes écoles confondues : les quatre écoles de jurisprudence, les huit écoles de jurisprudence, les écoles disparues d’Al-Awzâʿî, d’Ath-Thawrî, d’At-Tabarî ainsi que la jurisprudence des Compagnons et des Successeurs. Toutes les sectes et écoles d’opinion musulmanes sont unanimes pour reconnaître au voile un caractère obligatoire établi par Dieu et Son Messager.

Ce consensus théorique a été appuyé par une application rigoureuse sur le terrain pratique pendant treize siècles. Durant les treize premiers siècles de l’Islam, on n’a pas connu une seule Musulmane ayant dévoilé sa tête. Dès la puberté et même avant la puberté, dès que la femme devenait désirable, elle se voilait. Rien ne saurait entacher cette certitude. Aucune Musulmane n’a eu l’idée de se rebeller contre ce Commandement divin, du moins jusqu’à ce que la colonisation entre en scène dans les territoires musulmans.

Quelle ne fut alors ma surprise devant cette journaliste qui affirmait que le voile était une innovation récente inventée par les groupes islamistes, et que les Musulmanes n’avaient pas l’habitude de porter le voile dans le passé. Selon elle, ce serait depuis l’apparition des groupes islamistes que les femmes ont commencé à porter le voile. Cette journaliste considère à l’évidence que la forme originelle de la pratique de l’Islam remonte à la période du colonialisme occidental qui s’est imposé aux Musulmans - si bien que certains d’entre nous ont commencé à suivre l’Occident, pas à pas, dans ses idées, dans ses concepts et dans ses traditions. Les groupes islamistes n’ont rien fait d’autre que d’avoir réveillé les Musulmans de leur torpeur pour qu’ils s’investissent dans la pratique de leur religion : il s’agit là de l’éveil islamique contemporain. Les gens ressentent aujourd’hui qu’ils sont avant tout musulmans. La femme musulmane ressent aujourd’hui qu’elle est avant tout musulmane, et non une femme aux mœurs occidentales. Elle ressent que se recouvrir la tête est un devoir religieux qui lui incombe.

Le mouvement du voile est un mouvement féministe, volontaire et libre

Telle a été la conséquence de l’éveil islamique. Il s’agit donc d’une affaire proprement liée aux femmes : le mouvement du voile qui retrouve de sa vigueur chez les Musulmanes est un mouvement féministe, volontaire et libre

Les soeurs Alma et Lila Lévy exclues du lycée d’Aubervilliers pour port de voile

, qui n’a été imposé ni par un père ni par un époux. Bien au contraire, j’ai souvent vu des pères interdire à leurs filles de se voiler, et j’ai souvent vu des couples se quereller parce que la femme voulait porter le voile au grand dam de son époux. C’est donc un mouvement féministe proprement lié à la volonté de la femme musulmane. Et c’est ce qui s’est passé en France, et dans divers pays européens. Pourquoi empêchent-ils donc la femme de se voiler ? Votre civilisation ne prône-t-elle pas la liberté de s’habiller comme on veut ? Ne défend-elle pas les libertés individuelle et religieuse ? N’a-t-elle pas mené la Révolution de la liberté et de l’égalité ? Or voici que vous exercez des pressions sur les femmes et les contraignez à faire ce qu’elles ne veulent pas. Votre attitude s’oppose donc à deux principes essentiels : la liberté individuelle et la liberté religieuse. La liberté individuelle consiste à laisser l’individu libre de ses choix vestimentaires : il s’agit d’une liberté civile essentielle. Celle qui veut porter des vêtements amples est libre de le faire, et celle qui veut porter des micro-jupes est libre de le faire également. Nul n’a à s’immiscer dans ce choix. Pourquoi donc vous immiscez-vous chez la femme qui veut s’habiller décemment, contrevenant ainsi à son droit le plus élémentaire à la liberté individuelle ?

Où sont l’égalité et la tolérance religieuse dont ils se targuent ?

Par ailleurs, la liberté religieuse consiste à laisser l’individu libre dans ses convictions et sa pratique religieuses. Et cette liberté est d’un ordre supérieur à la liberté ordinaire. Car la liberté ordinaire concerne les choses que l’individu peut décider au choix de faire ou de ne pas faire. Mais dans le cas du voile, il n’est pas permis à la Musulmane pratiquante de le délaisser, car c’est Dieu qui lui a ordonné de le porter. Comment pouvez-vous alors contraindre la Musulmane à faire une chose contraire à l’Ordre de son Seigneur ?

Pour cette raison, nous affirmons que cette décision d’interdire le voile est liberticide et contraire au principe d’égalité. Car vous opprimez la Musulmane pratiquant sa religion et désireuse d’obtenir l’Agrément de son Seigneur en se soumettant à Ses Ordres et en s’écartant de Ses interdits. Vous donnez, par conséquent, à l’athée et à l’incroyante le droit de faire ce qu’elle veut, et vous refusez un tel droit à la croyante. N’y a-t-il pas là une discrimination ? Où est alors l’égalité dont vous vous drapez ? La femme croyant en Dieu, et mettant en pratique les prescriptions et les enseignements de sa religion est empêchée d’exercer son droit. Où est votre tolérance religieuse ? Vous prétendez être des gens tolérants. Mais où voyez-vous une quelconque tolérance lorsque vous m’obligez à faire ce que je ne veux pas, lorsque vous m’obligez à outrepasser l’Ordre de mon Seigneur ?

« Et qu’elles rabattent leurs mantilles sur leurs poitrines » [9], c’est une injonction. « Et qu’elles rabattent » : le subjonctif a ici valeur d’impératif. Or l’impératif coranique oblige de manière péremptoire et nécessaire. « Qu’est-ce qui t’a empêché de te prosterner alors Je t’ai ordonné de le faire ? » [10] L’Ordre divin doit nécessairement être obéi. Comment pouvez-vous alors contraindre la Musulmane à contrevenir à sa religion et à se détourner de l’Ordre de son Seigneur ? Où est la tolérance ?

Le voile n’est pas un symbole religieux !

Par ailleurs, il y a une autre grande erreur, malheureusement très répandue. Elle consiste à dire que le voile est un symbole religieux. Rien n’est plus ahurissant qu’une telle affirmation. Le voile n’est pas un symbole religieux, et il ne viendrait à l’esprit d’aucune de celles qui le portent de viser à afficher sa religion ou son appartenance musulmane. La preuve en est que même dans les pays musulmans, où il n’est nul besoin de s’afficher en tant que musulman, la femme porte le voile. Mais la réalité est qu’il y a des Musulmanes pratiquantes, et d’autres non-pratiquantes. Le voile n’est pas un symbole. Le symbole religieux n’a d’autre fonction que de proclamer l’appartenance religieuse de celui ou celle qui le porte.

Par exemple, une femme qui porte un crucifix autour du cou : cette croix n’a d’autre utilité que d’afficher l’appartenance chrétienne de celle qui le porte. Même chose pour le Juif qui porte une kippa ne recouvrant qu’une partie de la tête. Cette kippa n’a pas de fonction autre que symbolique, car si elle servait à recouvrir la tête, elle aurait dû recouvrir toute la tête, et non seulement une partie. C’est donc un symbole religieux.

Le voile, quant à lui, n’est pas un symbole, car il a une fonction précise qui est de couvrir les cheveux, le cou et la nuque de la femme. C’est donc une fonction précise et identifiée. Sa désignation par le mot « symbole » est donc une appellation faussée, preuve de superficialité dans la réflexion, et de manque de pertinence dans l’étude de cette question. Beaucoup de Musulmans répètent malheureusement qu’il s’agit d’un symbole religieux, alors que ce n’en est pas un. En outre, concernant le symbole religieux, l’individu est libre de le porter ou non. On peut parfaitement décider de porter ou de ne pas porter une croix autour du cou. Mais dans le cas du voile, il n’y a pas de libre choix : c’est un Ordre divin que la Musulmane pratiquante ne peut négocier. Elle se voit dans l’obligation de se conformer à l’Ordre de Dieu - Exalté et Loué soit-Il. On ne peut donc assurément pas dire que le voile est un symbole religieux.

Le cadre de la tolérance islamique touche ce qui est permis dans les autres religions mais interdit par l’Islam

Mais même s’il y a des symboles religieux... Ils ont dit qu’ils interdiraient le port des grandes croix. D’ailleurs, qu’est-ce qu’une grande croix ? Une croix de cinq cent grammes par exemple ? Mais que le port des petites croix ne serait pas interdit. Ainsi donc, l’interdiction des symboles religieux vise spécifiquement le voile islamique. La preuve en est que toute cette histoire n’a été provoquée qu’après que deux jeunes filles de père juif aient embrassé l’Islam et décidé de porter le voile. Leur père défendait leur droit à porter le voile. C’est depuis que toute cette histoire a été provoquée, arrivant jusqu’aux proportions qui sont les siennes actuellement.

Nous, Musulmans, sommes des gens tolérants. Nous tolérons ce qui va encore plus loin que ce sur quoi les Français nous importunent. Nous demandons donc aux Français et à la civilisation occidentale de nous tolérer dans ce que nous considèrons comme obligatoire dans notre religion. Nous, Musulmans, avons une conception bien plus large de la tolérance. Car nous tolérons autrui dans ce qu’il considère, non seulement comme obligatoire, mais aussi comme permis dans sa religion, même si dans notre religion, il s’agit d’une chose illicite.

Nous considérons par exemple que la consommation du porc est illicite. Pourtant, nous n’empêcherons pas le Chrétien de consommer ou d’élever le porc chez lui ou sur ses terres. C’est son droit. Nous ne voulons pas lui causer du tort dans ce qu’il considère comme licite. Bien qu’il soit possible à cette personne d’abandonner une chose licite, - car la consommation de porc n’est pas une obligation religieuse à laquelle le Chrétien devrait s’astreindre - l’Islam lui garantit pourtant sa liberté dans ce qu’il tient pour permis. Et c’est la même chose concernant le vin, qui est licite pour les Chrétiens, mais interdit pour nous. La consommation du vin, mère des vices et clef de tous les maux, est laissée au libre choix des Chrétiens. Nous n’éprouvons aucune gêne à ce qu’ils consomment du vin, à condition néanmoins qu’ils fassent cela dans leurs quartiers. Ils ne doivent pas vendre le vin, ou en faire la publicité dans les quartiers musulmans. C’est ce que dit l’Islam.

L’univers repose sur la diversité

Où est donc cette tolérance dans l’attitude que nous constatons aujourd’hui chez la France ? Notre civilisation islamique, à son apogée et à l’époque de ses généreux apports, était une civilisation tolérante ouverte à toutes les religions et à toutes les cultures. Cette civilisation souscrivait à la diversité culturelle. Ont participé à sa construction des Musulmans, des Chrétiens, des Juifs, des Mages et des adeptes de toutes les sectes et doctrines. Tous ont contribué à la civilisation islamique qui les a accueillis en son sein. La vie est fondée sur la diversité ; l’univers repose sur la diversité, sur des couleurs différentes. Nombreuses sont en effet les choses de cet univers qui ont des couleurs différentes, des types différents. Pourquoi les Français veulent-ils alors empêcher ce phénomène de diversité et de pluralisme de suivre son cours normal ? Ce qu’ils font là relève de l’arriérisme, car ils essayent de faire en sorte qu’il n’existe qu’une couleur unique, une religion unique, une culture unique et un accoutrement unique. Si ce n’est pas là de l’obscurantisme et de l’arriérisme, qu’est-ce ? Leur attitude est indigne d’une société civilisée car une société civilisée accepte autrui.

C’est le malheureux constat que nous sommes amenés à faire sur la France des Lumières et de la civilisation : la Mère des Révolutions et des Libertés n’arrive plus à supporter ces Musulmanes. Nous voulons que la France, ainsi que tous les pays occidentaux, fassent preuve d’ouverture à l’égard de ceux qui n’ont pas la même religion, la même race ou la même culture. Car nous rejetons fermement toute politique d’épuration ethnique, religieuse ou culturelle, tout comme nous condamnons le rejet de la différence et cette tentative de fondre toute la société dans un même moule, de sorte que tout le monde devienne adepte de la pensée unique.

La laïcité est de deux sortes : extrémiste et modérée

Ils disent vouloir préserver le caractère laïque de la France. Mais la laïcité est de deux sortes : une laïcité modérée et une laïcité extrémiste. Nous avons déjà fait l’expérience de la laïcité extrémiste avec les marxistes et les communistes qui ne permettent l’expression d’aucune religion ou philosophie contraire à leurs vues personnelles. Cette laïcité ou plutôt ce laïcisme considère la religion comme l’opium des peuples ; sa constitution fondatrice est que « Dieu n’existe pas et la vie n’est que matière ». Les Occidentaux qui se désignaient alors comme le monde libre rejetaient une telle conception de la laïcité : ils lui résistèrent et la combattirent. Telle est la laïcité extrémiste que les Occidentaux semblent vouloir pratiquer aujourd’hui.

De l’autre côté, il y a la laïcité modérée. Pourquoi est-elle modérée ? Parce que dans son rapport à la religion, elle reste neutre. Elle ne soutient pas la religion, mais ne la combat pas non plus. Ni elle ne l’accepte, ni elle ne la rejette. Elle ne se préoccupe pas de la religion. Celui qui veut pratiquer sa religion est libre de le faire, sans que l’État n’intervienne pour soutenir telle religion ou pour en rejeter telle autre. C’est cela la vraie laïcité, car si elle se pose en ennemie de la religion, elle discrimine de fait les citoyens religieux par rapport à leurs concitoyens sans religion. Si elle se dresse donc contre les religieux, elle n’aura pas accordé un traitement égalitaire aux deux parties de la population.

Nous craignons à vrai dire qu’après avoir décidé d’interdire aujourd’hui le pluralisme religieux au niveau du mode vestimentaire, ils ne décident demain d’interdire le pluralisme religieux au niveau du culte. Après tout, pourquoi les Musulmans se distingueraient-ils des autres citoyens en disposant de leurs propres mosquées ? C’est en partie l’argumentation développée par bon nombre de Français. Et s’il y a des gens qui consomment du vin et d’autres qui ne le consomment pas, comment allons-nous faire pour les distinguer ? Faut-il que tout le monde boive du vin ? Il y a des gens qui fument et d’autres qui ne fument pas. Il y a des femmes qui s’habillent avec décence et d’autres qui ne le font pas. Ces différences resteront, quoiqu’ils fassent. Auraient-ils l’audace de demander plus tard aux Musulmans de ne plus s’abstenir de boire et de manger pendant le Ramadân, sous prétexte que tout le reste de la population mange et boit ? En vérité, nous sommes confrontés ici à un problème d’une extrême gravité, car si nous leur ouvrons la porte du voile qu’ils veulent enfoncer, cela signifie qu’ils n’hésiteront pas plus tard à intervenir dans les affaires personnelles et privées de l’individu, chose que nul ne saurait accepter.

Certains pays musulmans font comme la France

Nous condamnons donc cette position de la France et nous estimons que la France est en train de renier ses valeurs de liberté et de droits de l’Homme, chose qui ne saurait lui seoir. Par son attitude, elle provoque la colère des Musulmans du monde entier, même si nous sommes rouges de honte et ressentons la douleur du cœur en voyant ce qui se passe dans certains de nos pays musulmans qui agissent comme la France, voire pire. La France n’a en effet interdit le voile que dans les écoles. Mais dans certains pays musulmans nord-africains bien connus, le voile est interdit dans les écoles, les universités, la fonction publique, les hôpitaux où la femme voilée ne peut entrer ni pour se faire soigner ni pour accoucher. Pire, ils poussent même les chauffeurs de taxi à ne pas faire monter avec eux des femmes voilées. Voilà ce qui se passe dans des pays musulmans. Certaines personnes nous demandent donc pourquoi nous cherchons à faire accepter le voile en Occident alors que nous ne sommes même pas capables d’empêcher ce qui se passe dans les pays musulmans. C’est véritablement désolant.

Nous devons dire à la France que ce qu’elle fait nous déplaît

Chers frères, nous devons dire à la France : Ce que vous faites déplaît aux Musulmans du monde entier. Les Musulmans, à travers le monde, ont été à vos côtés, vous ont soutenus et ont salué vos positions dans un grand nombre d’occasions. Ne vous attirez donc pas l’inimitié des Musulmans. Toute personne ayant la possibilité d’envoyer une lettre au Président français doit le faire. Les représentants, les associations, les universités et les instituts islamiques doivent tous agir de la sorte. Je ne parviendrai cependant pas à inclure les dirigeants musulmans dans cette liste, car pour eux, étant donné que les pays musulmans ont des intérêts partagés avec la France, ils ne peuvent se risquer de fâcher la France. Pourtant, si les dirigeants musulmans avaient dit un seul mot de désapprobation à l’égard de ce que commet la France, celle-ci aurait réfléchi à deux fois avant de prendre une telle décision. Mais personne ne se soucie de l’Islam ou des Musulmans. Un savant, questionné sur cette affaire, est même allé jusqu’à dire qu’il s’agit là d’un problème intérieur à la France dans lequel nous n’avons pas à intervenir et qui ne nous concerne pas, car selon lui, aucun homme n’a le droit d’intervenir dans les affaires d’un autre pays. Mais nous, nous ne sommes pas en train de nous mêler de ce qui ne nous concerne pas. Nous exprimons seulement notre opinion et nous disons à la France que ce qu’elle fait nous blesse, nous contrarie et porte atteinte à la relation que nous avons avec elle. Tel est notre dessein.

La nouvelle de l’arrestation de l’ex-Président irakien Saddâm Husayn

Saddâm Husayn, prisonnier

Chers frères musulmans, les journaux ont publié et les médias ont diffusé la nouvelle de l’arrestation de l’ex-Président irakien Saddâm Husayn. J’assistais à un congrès à la Mecque lorsque j’ai appris la nouvelle. Je me suis dit alors qu’il fallait que cela se termine ainsi, que l’homme ne pouvait rester caché pour l’éternité, surtout si, parmi ses plus proches amis, certains étaient prêts à le vendre pour une bouchée de pain. Rien d’étonnant donc, puisque ces gens-là n’ont pas été élevés à l’école de la foi : ils sont prêts à vendre leurs amis pour d’éphémères faveurs terrestres. Durant ce congrès, se trouvait à mes côtés un grand savant irakien sunnite. Je lui demandai : « Avez-vous entendu la nouvelle de l’arrestation de Saddâm ? » Il me répondit : « Oui. Et c’est ainsi que se termine l’histoire de tout despote. Le Messager - paix et bénédiction sur lui - n’a-t-il pas prévenu que « Dieu accorde un délai au despote, mais lorsqu’Il se saisit de lui, Il ne le lâche plus », récitant à cet égard le verset « Telle est la rigueur de ton Seigneur quand Il se saisit des cités injustes. Son châtiment est bien douloureux et bien dur. » [11] ? » Je dis à mon interlocuteur : « Mais nous aurions aimé que cette arrestation soit le fait des Irakiens et non des Américains. » Il me répondit : « Les Américains permettraient-ils aux Irakiens de chasser un tyran ? Permettent-ils aux Musulmans de chasser, ne serait-ce qu’un seul de leurs tyrans ? » « Non par Dieu, reconnus-je ! Ils ne le permettent pas. » Ils n’ont jamais permis que cela se produise dans le moindre pays musulman. Ils ont permis aux peuples d’Europe de l’Est de se soulever contre leurs tyrans, les Ceausescu et consorts, mais ils ne l’ont pas permis dans les pays musulmans qui étaient sous la tutelle communiste, les pays rattachés à l’URSS comme l’Ouzbékistan ou le Tadjikistan. Ils ont laissé les anciens dirigeants communistes tels qu’ils étaient auparavant. Ils n’ont pas permis que les peuples d’Asie centrale se révoltent contre ces despotes. Et suivant cette même politique, ils refusent aujourd’hui au peuple irakien le droit et le devoir de chasser son tyran. Ils ont soutenu Saddâm lorsqu’il servait leurs intérêts, le pourvoyant en armes et en logistique. Mais dès qu’il a pu construire une puissante armée et a voulu se soustraire à leur domination, ils l’ont abandonné. Ce sont eux qui l’ont incité à envahir le Koweït, afin de tomber dans le piège qui lui a été fatal : ils ont pu ainsi trouver un prétexte pour le combattre et pour rameuter contre lui toute la Communauté internationale. Lorsqu’il a entamé son programme nucléaire, devenant ainsi une menace potentiellement dangereuse pour Israël, ils ont commencé à prendre conscience du danger que représentaient cet homme et cet Irak.

Ce sont là les raisons pour lesquelles ils lui ont fait la guerre. Ils ne l’ont certainement pas combattu pour les beaux yeux du peuple irakien ou pour ceux de l’opposition irakienne. Quoiqu’il en soit, je ne m’attriste pas sur le sort de Saddâm Husayn, car je n’ai jamais été pro-Saddâm. Saddâm avait invité les savants du monde musulman à venir en Irak. Tous sont allés assister aux conférences qu’il donnait. Tous, sauf deux savants, qui auraient d’ailleurs le privilège d’être inscrits sur sa liste noire : il s’agit du Sheikh Abû Al-Hasan An-Nadwî de l’Inde et de Yûsuf Al-Qaradâwî du Qatar. Ces deux savants ont refusé de répondre à l’invitation de Saddâm.

Mais je pense que l’histoire de son arrestation a été truquée, car elle comporte des éléments que la raison ne peut en aucun cas admettre. La manière dont a été menée l’opération de son arrestation, l’apparence humiliante dans laquelle il nous a été présenté et le fait qu’il n’a pas tiré une seule balle pour se défendre, comportent quelque chose de louche. Cette affaire semble avoir été truquée. Il est inconcevable que l’homme puisse se négliger au point d’avoir des cheveux et une barbe aussi hirsutes. Ceci est inconcevable et indiquerait qu’il aurait déjà été arrêté depuis longtemps. Par ailleurs, dans les images qui ont été diffusées, on pouvait voir un dattier qui portait des dattes. La séquence aurait donc dû être tournée vers le mois d’août, et non ces jours-ci en décembre. L’auraient-ils arrêté depuis longtemps pour le laisser avoir l’apparence négligée qu’il arborait ?

Quoiqu’il en soit, nous ne voulons pas pleurer Saddâm, tout comme nous ne voulons pas applaudir les Américains. Nous ne voulons pas suivre le cortège festif qui fanfaronne en leur honneur, car nous sommes pour la justice contre tout despote, qu’il soit Arabe, non-Arabe, Oriental ou Occidental. Nous estimons que tout despote aura une fin, proche ou lointaine. Et cette fin n’est point lointaine pour les injustes, et ce n’est point une chose difficile pour Dieu. « Voilà donc leurs demeures désertes à cause de leurs méfaits. C’est bien là un avertissement pour des gens qui savent. » [12]

P.-S.

Traduit de l’arabe du site Qaradawi.net.

Notes

[1Sourate 5 intitulée la Table servie, Al-Mâ’idah, verset 3.

[2Sourate 21 intitulée les Prophètes, Al-Ambiyâ’, verset 107.

[3Sourate 25 intitulée le Discernement, Al-Furqân, verset 1.

[4Sourate 81 intitulée l’Obscurcissement, At-Takwîr, verset 27.

[5Sourate 7 intitulée les Limbes, Al-Aʿrâf, verset 158.

[6Sourate 2 intitulée la Vache, Al-Baqarah, verset 115.

[7Sourate 5 intitulée la Table servie, Al-Mâ’idah, versets 15 et 16.

[8Pour connaître la nuance entre hijâb et khimâr, on pourra se référer à cet article : "Le khimâr, le niqâb et le hijâb, que sont-ils ?".

[9Sourate 24 intitulée la Lumière, An-Nûr, verset 31.

[10Sourate 7 intitulée les Limbes, Al-Aʿrâf, verset 12.

[11Sourate 11 intitulée Hûd, verset 102.

[12Sourate 27 intitulée les Fourmis, An-Naml, verset 52.

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