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Chagrins d’un prédicateur
Section : Notre avenir est conditionné par notre loyauté envers notre religion

L’union des adeptes des religions falsifiées contre l’Islam

lundi 30 mars 2009

Ce fut à partir de cette brèche que les adversaires du message de l’Islam, des gens alertes et rusés, parvinrent à louer les services de certain politicien renégat, afin qu’il enterrât à tout jamais le califat malade, qu’il déchirât le message qu’avaient rabaissé ses propres porteurs et qu’il décrétât sa relégation aux vestiges de l’histoire. L’action de Kemal Atatürk était ainsi très claire : il mit fin à la présence de l’Islam sur la scène internationale, en effaça l’empreinte, et fit en sorte que la grande nation musulmane vécût désormais sans un garant qui se préoccupait de son bien-être ou qui protégeait ses droits. Le lien qui unissait les musulmans d’orient et d’occident venait d’être rompu.

A l’heure où l’Islam accusait ce terrible coup, les autres religions se rassemblaient et unissaient leurs rangs.

En quelques années, les chrétiens catholiques se réunissaient derrière le pape romain [1], tandis que les chrétiens protestants faisaient de même derrière le Conseil Oecuménique des Eglises. Puis ce fut au tour des chrétiens orthodoxes, qui pour la première fois de leur histoire, se dotèrent, sous l’impulsion de tierces parties, d’un Centre Orthodoxe du Patriarcat Oecuménique. Et enfin fut créée l’Organisation sioniste mondiale dont le but était de promouvoir l’établissement d’un foyer juif après des dizaines de siècles de diaspora.

L’Islam était la seule religion dont les disciples avaient l’interdiction de s’unir, donc le califat était jugé inacceptable, et vis-à-vis de laquelle tout sentiment de loyauté était considéré comme un obscurantisme scandaleux.

Les ennemis de l’Islam continuèrent ainsi à porter leurs coups, jusqu’à démanteler la grande entité en soixante-dix morceaux. Néanmoins, la nature de chacun de ces morceaux demeurait conforme à l’original dont il était issu. Et si rien n’était fait, qui sait, les différents morceaux pourraient un jour se ressouder à nouveau pour reformer l’entité interdite !

Il était donc impératif de transformer, en le coulant dans un tout nouveau moule, chacun des morceaux obtenus, pour en effacer toute trace de l’original. Usant de sa supériorité militaire et matérielle, le colonialisme politique et culturel s’affaira alors à créer des générations reniant leur religion, leur patrimoine et leur histoire, n’ayant pour seul but que de vivre comme bon leur semble, ne développant aucune pensée, n’ayant aucun conscience, ne visant aucun objectif, se laissant abuser par le premier des poltrons et se laissant mener par le bout du nez par n’importe quel escroc.

On divisa alors l’Islam en deux parties : une foi et une loi. Pour éradiquer la foi, on élabora une politique fondée sur le long terme, car il était impossible de faire autrement. Quant à la loi, elle fut abolie d’un simple coup de crayon : le droit occidental devint dès lors et avec une rapidité déconcertante le fondement du pouvoir politique et de la justice. Les lois ayant trait au statut familial furent épargnées momentanément, jusqu’à ce que parmi les musulmans eux-mêmes, apparurent des gens qui les abolirent, totalement ou partiellement.

Une femme, porteuse d’un patronyme musulman, écrivit ainsi : "Le changement des lois sur le mariage, sur le divorce et sur la garde d’enfants, n’est que les prémices du changement des lois sur l’héritage elles-mêmes, afin que les hommes et les femmes soient sur un même pied d’égalité vis-à-vis de leurs parts successorales respectives. Ainsi disparaîtront les derniers bastions de l’Islam dans le monde juridique."

La formation de ces mini-Etats non islamiques pour gouverner les peuples déchirés, en lieu et place du califat islamique qui dirigeait une nation globalement unifiée, ne détourna néanmoins pas l’attention des ennemis victorieux, qui continuèrent à fomenter leurs sombres complots contre la foi elle-même.

P.-S.

Traduit de l’arabe du livre de Sheikh Muhammad Al-Ghazâlî, Humûm Dâʿiyah, éditions Nahdat Misr, troisième édition, décembre 1998.

Notes

[1Sheikh Muhammad Al-Ghazâlî fait ici allusion au IIe concile oecuménique du Vatican, plus couramment appelé Vatican II. NdT

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