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Défense du dogme et de la loi de l’Islam contre les atteintes des orientalistes
Section : Muhammad, Messager de Dieu

La méthode de prédication n’a pas changé

samedi 15 mars 2003

Deuxième question : La voie suivie par Muhammad a-t-elle changé à Médine par rapport à la Mecque, lorsqu’il a pris conscience de sa puissance et du rassemblement de ses fidèles autour de lui ?

C’est du moins ce que prétend Goldziher, qui écrit à la page 20 : « Du moment où il quitte la Mekke, le temps n’est plus où il devait se « détourner des infidèles » [1], ou simplement « les appeler à la voie de Dieu par la sagesse et les bonnes exhortations » [2] ; le temps est venu plutôt où le mot d’ordre prend un autre ton : « Lorsque les mois sacrés sont passés, tuez les infidèles là où vous les trouvez » [3] […]. »

Il s’agit là d’une tromperie dont nous exposerons les rouages et dont nous révélerons le caractère mensonger au grand jour.

Le Coran révélé à Médine a répété les mêmes notions prêchées à la Mecque, en termes de pardon et de bienfaisance vis-à-vis des mécréants. Comme à la Mecque, le Coran recommande toujours à Médine de laisser ces derniers libres dans leur religion, jusqu’à ce que la vérité se dévoile à eux et qu’ils l’acceptent s’ils le veulent ou la refusent s’ils le veulent, sans qu’aucune contrainte ne soit exercée sur eux.

On lit ainsi dans la sourate 2, la Vache, qui est médinoise : « Nombre de gens du Livre aimeraient par jalousie de leur part, pouvoir vous rendre mécréants après que vous ayez cru, et après que la vérité s’est manifestée à eux. Pardonnez donc et oubliez jusqu’à ce que Dieu fasse venir Son Commandement. Dieu est très certainement Omnipotent ! » [4]

Dieu dit dans la sourate 5, la Table servie, qui est médinoise, à propos des Juifs : « Tu ne cesseras de découvrir leur trahison, sauf d’un petit nombre d’entre eux. Pardonne-leur donc et oublie leurs fautes. Car Dieu aime, certes, les bienfaisants. » [5]

On lit dans la sourate 4, les Femmes, qui est médinoise : « Quiconque obéit au Messager obéit certainement à Dieu. Et quiconque tourne le dos... Nous ne t’avons pas envoyé à eux comme gardien. » [6]

On lit dans la sourate 3, la Famille d’Amram, qui est médinoise : « Et dis à ceux à qui le Livre a été donné, ainsi qu’aux illettrés : ‹Avez-vous embrassé l’Islam ?› S’ils embrassent l’Islam, ils seront bien guidés. Mais, s’ils tournent le dos... Ton devoir n’est que la transmission du message. Dieu, sur Ses serviteurs, est Clairvoyant. » [7]

La méthode de Muhammad n’a donc pas changé, et les enseignements de l’Islam n’ont nullement vacillé. Mais cela signifie-t-il que la guerre est interdite ? Non. Dois-je laisser aux agresseurs et aux crapules l’occasion de m’assassiner et de me priver de mon droit à la vie et à la liberté de conscience, sans rien faire, les bras liés ? Non.

Les Musulmans doivent-ils entendre le vacarme de leurs frères opprimés à la Mecque, appelant : « Seigneur ! Fais-nous sortir de cette cité dont les gens sont injustes, et assigne-nous de Ta part un allié, et assigne-nous de Ta part un secoureur. » [8] puis se taire ? !

Si les Français sautent sur l’Algérie, massacrent ses habitants, puis que les Musulmans se mobilisent de toutes parts : Combattez les bouchers. Y a-t-il de quoi s’étonner ? !

Tous les orientalistes savent pertinemment ce que l’Islam et ses adeptes ont enduré dans des persécutions qui ont bien failli déraciner la vérité et ses porteurs. Si les Musulmans parviennent par le glaive, à tenir ferme et à préserver leurs vies et leur message, auront-ils commis là un si grand crime ? !

L’Islam a effectivement guerroyé. Et c’est la guerre la plus honnête jamais menée par des hommes depuis que le sang a été versé sur la surface de la Terre. Il n’avait d’autre choix que de combattre ses assassins et de lutter contre ses offenseurs !

Et c’est là ce qui dépite les orientalistes qui auraient aimé voir la mort de Muhammad et de ses Compagnons puis la fin de l’Islam et de son message ! Nous saisissons dès lors la portée de cette phrase de Goldziher qui parle du « glaive sanglant que [Muhammad] brandit pour établir son royaume ».

Cette phrase est fourbe et sa tournure est empoisonnée. Car Muhammad n’a pas établi pour lui-même un royaume : il a établi pour Dieu une religion droite qu’il est parvenu à ériger grâce à la richesse de sa lutte constante et libre, face à deux empires qui ont rempli le monde d’injustice et d’iniquité.

Pourquoi les orientalistes pleurent-ils l’Empire perse ou l’Empire byzantin que nous avons défait ?

Un menteur parmi eux oserait-il prétendre que ces vastes empires n’étaient pas un cimetière pour la vérité, la liberté et la justice ? La délivrance du monde vis-à-vis de ces deux royaumes est un acte de bienfaisance dont l’Islam s’est acquitté et pour lequel il mériterait d’être remercié !

Mais c’est le fanatisme et la haine… Rien de plus.

P.-S.

Traduit de l’arabe aux éditions Nahdat Misr, cinquième édition, 1988.

Notes

[1Sourate 15 intitulée Al-Hijr, verset 94.

[2Sourate 16, intitulée les Abeilles, An-Nahl, verset 126.

[3Sourate 9 intitulée le Repentir, At-Tawbah, verset 5.

[4Sourate 2 intitulée la Vache, Al-Baqarah, verset 109.

[5Sourate 5 intitulée la Table servie, Al-Mâ’idah, verset 13.

[6Sourate 4 intitulée les Femmes, An-Nisâ’, verset 80.

[7Sourate 3 intitulée la Famille d’Amram, Âl `Imrân, verset 20.

[8Sourate 4 intitulée les Femmes, An-Nisâ’, verset 75.

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