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Introduction aux sourates du Coran
Section : Sourates 91 à 100

Sourate Al-`Alaq (L’Adhérence)

mardi 29 janvier 2002

Nom

La sourate doit son titre au mot `alaq (adhérence) du second verset.

Période de Révélation

Cette sourate comporte deux parties : l’une du verset 1 au verset 5, l’autre du verset 6 au verset 19. Pour la première partie, la grande majorité des savants musulmans s’accordent à dire qu’elle constitue la toute première révélation descendue sur le Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui. A cet égard, le hadîth de la Mère des Croyants `Â’ishah, que l’Imam Ahmad, ainsi que Al-Bukhari, Muslim, et d’autres savants spécialistes du Hadîth ont rapporté, avec plusieurs chaînes de garants, est l’un des hadîths les plus authentiques sur le sujet. La Mère des Croyants `Â’ishah y raconte entièrement l’histoire des débuts de la révélation tels qu’elle l’a entendue du Saint Messager d’Allah. En outre, Ibn `Abbâs, Abû Mûsâ Al-Ash`arî et un groupe de Compagnons ont aussi rapporté que ce fut les tout premiers versets du Coran révélé au Saint Prophète — paix et bénédictions sur lui —. La seconde partie fut révélée après que le Saint Prophète — paix et bénédictions sur lui — commença à diriger la prière prescrite [par Allah] dans l’enceinte de la Ka`bah et qu’Abû Jahl, menaçant, essaya de l’en empêcher.

Début de la Révélation

Les experts du Hadîth ont rapporté, avec leurs chaînes de garants respectives, l’histoire des débuts de la révélation selon l’Imâm Az-Zuhri, qui la tenait de notre maître `Urwah Ibn Az-Zubayr, qui lui-même la tenait de la Mère des Croyants `Â’ishah, sa tante. Celle-ci affirme que les révélations faites au Saint Prophète — paix et bénédictions sur lui — commencèrent sous la forme de songes véridiques. Quel que soit songe qu’il avait, il le percevait comme s’il la voyait au grand jour. Puis, il aima la retraite solitaire et se rendait à la grotte de Hirâ’ pour s’investir dans l’adoration pendant plusieurs jour et plusieurs nuits (la Mère des Croyants, `Â’ishah utilisa le terme tahannuth, que l’Imam Az-Zuhri, entend par ta`abbud, c’est-à-dire « exercice de dévotion »).

Ce fut l’une des formes d’adoration qu’il pratiquait, durant la période où Allah ne lui avait pas encore enseigné la façon de prier. Il prenait des provisions avec lui et y rester plusieurs jours. Puis, il retournait chez notre dame Khadîjah qui pourvoyait à ses besoins pour quelques jours de plus. Un jour, dans la grotte de Hirâ’, la révélation se manifesta à lui de manière inattendue. L’Ange [Gabriel] lui dit : « Lis ». Selon la Mère des Croyants `Â’ishah, telle fut la réponse rapportée par le Saint Prophète — paix et bénédictions sur lui — lui-même : "Je ne suis pas du nombre de ceux qui savent lire !". C’est pourquoi l’Ange me prit et me pressa jusqu’à ce que je ne puisse plus le supporter. Il me lâcha alors et dit : « Lis ». Je dis : « je ne peux pas lire ! Il me serra une seconde fois jusqu’à ce que je ne puisse plus le supporter. Il me lâcha alors et dit : « Iqra’ bismi rabbika’lladhi khalaqa : (Lis au nom de ton Seigneur Qui a créé) » jusqu’à arriver à "mâ lam ya`lam" (ce qu’il ne sait pas)". La Mère des Croyants Aishah poursuit : "Alors le Saint Messager — paix et bénédictions sur lui — rentra à la maison, chez Khadijah, tremblant de peur, et lui dit : « Couvrez-moi ! couvrez-moi ! » et il fut couvert. Quand la peur le quitta, il demanda : « O Khadijah, qu’est-ce qui m’arrive ? » Il lui raconta alors ce qui se passa et dit : « Je crains pour ma vie » Elle lui dit : « Non jamais ! Par Dieu, jamais Dieu ne te rabaissera, tu considères avec bonté tes proches, tu dis toujours la vérité (une tradition ajoute : « tu rends ce qui t’es confié »), tu supportes le fardeau des faibles, tu aides les pauvres, tu accueilles les hôtes, et tu participes aux bonnes œuvres ».

Alors elle le mena chez Waraqah Ibn Nawfal - le cousin paternel de Khadîjah. Ce dernier, très vieux et aveugle, converti au christianisme pendant la période antéislamique, traduisit l’Évangile en arabe et en hébreu. Notre noble dame Khadijah s’adressa à lui en ces termes : « Mon frère, écoute le fils de ton frère ». Waraqah demanda au Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui : « Qu’as-tu veux, Neveu ? » Le Saint Prophète — paix et bénédictions sur lui — décrivit ce qu’il avait vu. Waraqah d’ajouter : « C’est le même Nâmûs (l’Ange de la Révélation) qu’Allah a envoyé à Moïse. J’aurais aimé être un jeune homme pendant ta prophétie ! J’aimerais être vivant quand ta tribu te chassera ! » Et le Saint Prophète — paix et bénédictions sur lui — de réagir : « Me chasseront-ils ? » Waraqah répondit : « Jamais un homme n’a apporté ce que tu apportes sans être persécuté ! Si je vis encore ce jour-là, je t’aiderai de toutes mes forces ! » Mais peu de temps après, Waraqah mourut.

Ce récit est explicite : avant même l’arrivée de l’Ange, le Saint Messager d’Allah était intimement conscient de ce qu’était sa vie, ses affaires et son comportement. Lorsque Waraqah entendit ce qui lui arriva, il ne considéra pas cela comme le fait de Satan, mais pensa immédiatement que l’Ange est celui qui est descendu sur Moïse — paix et bénédictions sur lui —. En d’autres termes, selon lui, le Saint Prophète était un homme si sublime qu’il n’était en rien surprenant qu’il soit élevé au rang de Prophète.

Causes de la Révélation des versets 6-19

La seconde partie de cette sourate a été révélée lorsque le Saint Messager d’Allah commença à accomplir la prière, sur la voie de l’islam, dans l a Ka’bah. Abû Jahl le menaça et essaya de l’empêcher de prier. Après avoir été désigné Prophète, bien avant même qu’il put commencer à prêcher l’islam ouvertement, il commença à accomplir la prière aux environs de la Ka’bah, sur la voie qu’Allah lui enseignait. Ainsi, les Qurayshites sentirent pour la première fois qu’il avait adopté une nouvelle religion. D’autres le regardaient avec curiosité. En revanche, Abu Jahl, plein d’arrogance et d’orgueil, menaça le Saint Prophète et lui interdit de prier de la sorte dans l’enceinte de la Ka’bah. Un certain nombre de hadîths ont été rapportés, à cet égard, par nos maîtres Abdullah Ibn `Abbâs et Abu Huraira, avec notamment une mention de l’attitude stupide de Abu Jahl.

Notre maître Abu Hurayrah affirme que Abu Jahl demanda au peuple de Quraysh : "Muhammad — paix et bénédictions sur lui — pose-t-il son visage au sol en votre présence ?" Lorsqu’ils lui répondirent par l’affirmative, il dit : "Par Lât et `Uzza, si jamais je le prenais dans cet acte d’adoration, je poserais mon pied sur son cou et lui ferais mordre la poussière". Il advint qu’il vit le Saint Prophète — paix et bénédictions sur lui — dans ladite posture. Il s’avança jusque derrière lui — paix et bénédictions sur lui — pour lui poser son pied sur son cou, mais soudainement il fit volte face comme effrayé et déconcerté par ce qui se passait. Il affirma avoir vu un fossé de flammes et une terrible apparition entre lui et Muhammad — paix et bénédictions sur lui —, ainsi que des ailes. A ces mots, le Saint Prophète — paix et bénédictions sur lui — dit : "S’il s’était approché de moi, les anges l’auraient tué et mis en pièces". (Ahmad, Muslim, An-Nasâ’î, Ibn Jarîr, Ibn Abî Hâtim, Ibn Al-Mundhir, lbn Mardaweih, Abu Nu`aym Al-Asfahânî, Al-Bayhaqi).

Selon lbn `Abbâs, Abu Jahl dit : « Si j’attrapais Muhammad accomplissant la prière devant la Ka’bah, je lui ferais mordre la poussière » Quand le Saint Prophète — paix et bénédictions sur lui — entendit cela, il dit : « S’il agit ainsi, les anges l’auraient saisi à ce moment". (al-Bukhari, At-Tirmidhi, An-Nasâ’i, Ibn Jarîr, Abd’ur-Razzâq, `Abd Ibn Humaid, Ibn Al-Mundhir, Ibn Mardaweih).

Selon une autre tradition d’Ibn Abbas, le Saint Prophète — paix et bénédictions sur lui — accomplissait sa prière au Maqam Ibrahim (station d’Ibrahîm). Abu Jahl passant par là dit : "O Muhammad, ne t’ai-je pas interdit cela ?" et il commença à le menacer. En réponse, le Saint Prophète — paix et bénédictions sur lui — le blâma sévèrement. Puis là-dessus ajouta : "O Muhammad, par quelle vigueur me réprimandes-tu ? Par Dieu, mes partisans, dans cette vallée, dépassent de loin en nombre les tiens." (Ahmad, At-Tirmidhi, An-Nasâ’î, Ibn Jarîr, lbn Abî Shaybah, Ibn al-Mundhir, At-Tabarânî, Ibn Mardaweih).

Cela explique, suite à ces graves incidents, que la seconde partie de cette sourate débute par " kalla inna al-insâna la yatghâ - Vraiment l’homme devient rebelle". Cette partie garde naturellement le même sens que celui plus global de cette sourate dans le Coran : après la première révélation, le Saint Prophète — paix et bénédictions sur lui — a conféré à l’islam une expression avant tout à travers les actes de prière, et son conflit avec les païens.

P.-S.

Traduit de l’anglais du site de l’association des étudiants musulmans de l’USC.

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